-
Une réunion clé pour peaufiner l’édition 2025 du Forum international des jeunes parlementaires socialistes et sociaux-démocrates
-
L’ambassadeur de SM le Roi aux Etats-Unis participe à la cérémonie d’investiture du président Donald Trump
-
Le Parlement de la CEMAC réitère son soutien constant à la marocanité du Sahara
-
Devant le Conseil de sécurité, le Maroc appelle au respect du cessez-le-feu à Gaza et espère le lancement d'un vrai processus de paix au Moyen-Orient
-
Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie interpelle le gouvernement sur le tourisme intérieur, les zones industrielles et les chaînes de production
Méthodologie, principes, référentiel, l’auteur des cahiers des charges a tout dit… sauf l’essentiel. Et l’essentiel étant que les cahiers des charges de la SNRT et de SOREAD-2M doivent repasser par la case « amendement ». Et depuis que le Roi a reçu le chef de gouvernement, accompagné des ministres Baha et El Khalfi, pour leur signifier l’impératif du respect du pluralisme que prône la Constitution, un silence assourdissant entoure le sort de ces cahiers des charges dont une partie devait entrer en vigueur demain mardi 1er mai.
Politiquement, le PJD a joué gros...et perdu. En faisant de la réforme une question purement partisane et non pas gouvernementale, les islamistes du gouvernement n’ont pas tenu compte de leurs alliés de la majorité dont ils ne peuvent, après coup, solliciter le soutien. El Khalfi est aujourd’hui invité à revoir sa copie. Sa famille politique aussi. Difficile de l’admettre publiquement d’autant que le ministre de la Communication –comme celui de la Justice d’ailleurs- a brandi, lors du débat sur le budget de son département, la menace de la démission s’il était dans l’incapacité de faire aboutir ses réformes.
El Khalfi prend ses distances sans le dire
« J’ai fait ce que j’avais à faire. J’ai préparé les cahiers des charges du pôle audiovisuel public en respectant la méthodologie réglementaire et la Constitution et après avoir obtenu la validation de la HACA. Aujourd’hui, les cahiers des charges sont entre les mains du gouvernement .» La déclaration du ministre de la Communication devant les députés doit être lue avec la plus grande attention.
C’est l’Exécutif qui hérite de la patate chaude. Si amendement il y a des cahiers des charges –et il y aura bel et bien rectification dans le sens du pluralisme- elle viendra du gouvernement. A l’évidence, M. El Khalfi qui avait fait de ces cahiers des charges une affaire personnelle ne veut pas prendre le risque de se voir accuser de reculade ou d’avoir cédé à une quelconque pression, oublieux du fait que la seule pression prise ici en considération est celle de l’opinion publique. Comment balayer d’un revers de la main ces acteurs politiques, ces associatifs, ces professionnels qui se sont inquiétés de cette tentative de coup de force à la télévision ? Comment rester sourd devant ce débat sur la nécessaire indépendance des médias publics, un débat que ces nouveaux cahiers des charges sous forme de grilles des programmes ont eu le mérite de soulever ? La posture du ministre de la Communication construite sur la base « ce n’est pas moi qui revient sur ces cahiers des charges mais le gouvernement » signifie bien que M. El Khalfi refuse d’écouter les clameurs du débat qui traverse la société. Ce qui ne manquera pas de soulever la question de la gestion des amendements des cahiers des charges placés sous la tutelle d’un ministre qui donne l’impression de prendre ses distances avec toute révision de son projet.
Le dossier des cahiers des charges qui est aussi et surtout celui de la volonté de contrôle des télévisions publiques est le premier test grandeur nature du PJD, le parti qui conduit la majorité. Le bras médiatique des islamistes du gouvernement, le quotidien Attajdid que dirigeait, avant son destin ministériel, Mostafa El Khalfi avait fait de leur application un enjeu nodal de la réforme et du changement. Les accusations de résistance, de lobby contre la bonne gouvernance, de rentes médiatiques sur fond de retour des vieux démons ont été pendant plus de 15 jours la trame de fond des éditoriaux incendiaires de ce journal porte-parole du PJD.
Depuis une semaine, l’étrange réserve du chef de gouvernement et des ministres islamistes, pourtant champions de la communication et des informations fuitées pose question. C’est par Nabil Benbadallah, le leader du PPS et ministre de l’Habitat, invité jeudi sur le plateau de Médi 1 TV, que les Marocains apprendront la révision des cahiers des charges dont le contenu sera revu « à hauteur de 30% ».
Reste que les patrons des chaînes publiques n’ont pas été pour l’heure officiellement informés de ce report. Et selon nos informations, les équipes de la SNRT et de 2M sont à l’ouvrage afin que soit respecté le deadline du 1er mai pour que soit appliquée une partie de ces cahiers des charges.
Mercredi 2 mai, El Khalfi revient devant les députés et la commission parlementaire de l’information. Il écoutera les interventions des groupes parlementaires qui avaient demandé sa convocation pour lui faire prendre conscience comme le rappelle le député usfpéiste Hassan Tariq, de l’impérieuse distance qui doit être observée entre la tutelle d’un département, la communication, et la gestion d’un secteur, ici celui de l’audiovisuel.