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Mais qu’en est-il des bébés, dont la chère et tendre cervelle n’a pas encore été endoctrinée? Et bien une étude vient de démontrer qu’ils préfèrent Pablo Picasso à Claude Monet, rapporte Miller-McCune.
La raison est simple, explique le psychologue qui a mené l’étude: «[Pour les bébés], un canevas peint est simplement un motif visuel, et ils sont attirés par certains motifs plus que par d’autres.»
Pour trouver quels motifs les bébés préféraient, l’équipe a réuni un groupe de 24 bébés âgés de 269 à 332 jours, et leur a fait subir cinq expériences, dont une où la moitié des bébés regardait des oeuvres de Picasso tandis que l’autre admirait des Monet. Juste après, les chercheurs ont montré aux enfants deux tableaux côte à côte (un de chaque artiste), et regardé combien de temps ils les observaient.
Résultat: ceux qui avaient d’abord vu des Monet préféraient les Picasso. Pas une surprise en soi, puisque les Picasso représentaient pour eux quelque chose de différent et d’intéressant. Mais ceux qui avaient d’abord vu des Picasso préféraient aussi les Picasso, suggérant ainsi qu’une «préférence spontanée» pour l’oeuvre du peintre prolifique dépassait leur intérêt pour la nouveauté que représentait les Monet. Les chercheurs s’interrogent sur cette préférence et se demandent si elle ne vient pas de l’utilisation différente des couleurs par les deux artistes: «Picasso utilisait des contrastes vifs et accentués en luminance. Monet, en revanche, utilisait des couleurs équiluminantes pour créer des effets flous et scintillants. Il est possible que les nourrissons préfèrent les peintures avec des contrastes clairs de luminance».
La luminance constitue l’information la plus basique et essentielle d’une œuvre, poursuivent-ils. Il est donc possible que les bébés aient trouvé les peintures de Picasso plus faciles à envisager.