Les suspendus à vie par la Fédération et ses instances, les Groupements dépendants et les Ligues seraient au nombre de trois cents selon des sources fédérales concordantes. Certes, il y a certains comportements et certains pseudo dirigeants ou coachs qui méritent des sanctions sévères voire leur bannissement du champ sportif, il n’en reste pas moins vrai que la peine capitale infligée au sport doit disparaître de notre environnement footballistique et ne saurait être utilisé comme un moyen de «tuer » un joueur ou un dirigeant en mettant fin à sa carrière et à son gagne-pain sans lui permettre aucun recours ni appel.
Souvent, c’est sur un coup de tête que se prend ce genre de décision ou pour écarter un rival afin de se faciliter la tâche lors d’une compétition. La preuve, la plupart des radiations à vie ont été l’œuvre d’instances régionales ou locales, là ou se mêlent à la pratique sportive, des querelles politiques et parfois personnelles. Et à ce moment-là l’objectivité fait défaut et le subjectif y l’emporte manifestement. Il est vrai que la majorité des statuts des Fédérations de football de par le monde prévoient des sanctions sévères, dans certains cas bien précis (jugés extrêmes) comme la violence physique à outrance sur l’aire du jeu ou en dehors, cependant il faut reconnaître que au niveau de notre fédé, souvent ces décisions sont hâtives et se font à la tête du client, sa position ou celle de son club d’affiliation. On a vu l’exemple d’Adil Hliouat dont le geste reste condamnable, mais lorsque la fédé a traité avant et après cet incident des cas pareils ou pires tel celui de Zaki, elle a été plus clémente et plus compréhensive. On a toujours à l’esprit l’affaire du Stade Marocain où deux dirigeants furent radiés à vie, car ils ont saisi une juridiction ordinaire pour défendre les droits de leur club et contester la sentence reléguant ledit club à la catégorie des amateurs. Toujours dans le registre des radiations injustes prononcées par les instances fédérales, on se rappelle que la saison dernière la commission centrale gérant le football féminin avait suspendu quatre dirigeants et encadrants dont le seul délit fut celui d’avoir assisté à une réunion afin de débattre d’une catégorie mal gérée et de réclamer une restructuration du championnat en s’interrogeant sur l’argent versé par la FIFA aux fédéraux pour développer ce secteur.. Samedi dernier, sept clubs ont en fait de même à la maison des jeunes de Bouchentouf sans pour autant écoper d’une quelconque sanction. C’est dire que les suspensions à vie se font souvent sur des appréciations trop personnelles pour être objectives. Mais le comble du bêtisier fédéral fut sans conteste l’affaire du gardien de but de Fkih Bensalah, Said Zidane qui fut injustement radié à vie sans avoir participé à une rencontre. Il a porté son affaire devant une juridiction ordinaire pour avoir gain de cause, car les fédéraux ne sont pas prêts à reconnaître leur bourde en dépit des preuves apportées par l’intéressé. Une vidéo du match en question montre bel et bien que le keeper Zidane n’était pas de la partie mais en vain : l’instance gérée par le général Hosni Benslimane n’en a cure.
Mais selon des sources émanant du bureau fédéral, notre valeureuse fédé serait en train d’étudier l’éventualité d’une amnistie générale, et ce lors de la prochaine assemblée qui tarde pourtant à se réunir. Une « grâce générale serait la bienvenue et une belle initiative car la sanction en général devrait revêtir un caractère pédagogique et non répressif » comme le pensent certains gestionnaires du football national.