"Le Conseil présidentiel en sa qualité de commandant suprême de l'armée libyenne" a appelé jeudi "toutes les forces militaires libyennes" à attendre ses instructions et "la mise en place d'un commandement conjoint" avant toute offensive unilatérale contre l'EI à Syrte (450 km à l'est de Tripoli), selon un communiqué.
Le Conseil présidentiel compte parmi ses membres le Premier ministre désigné du gouvernement d'union Fayez al-Sarraj, les vice-Premiers ministres et des ministres d'Etat.
"Je me félicite de l'initiative du Conseil présidentiel libyen pour nommer un commandement militaire conjoint pour les opérations contre Daech (acronyme arabe pour l'EI) à Syrte", a twitté l'émissaire de l'ONU en Libye Martin Kobler.
Le Conseil présidentiel craint que des opérations unilatérales lancées par différents groupes armés "pour libérer Syrte, ne se transforment en affrontements entre ces mêmes groupes, susceptibles d'entraîner le pays dans une guerre civile (...) qui ne peut que profiter à Daech" (acronyme arabe pour l'EI).
La Libye a été livrée aux milices armées depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis fin mars, un gouvernement d'union nationale soutenu par l'ONU est installé à Tripoli et tente d'asseoir son autorité.
Mais dans l'est du pays, une autorité parallèle est encore en place avec des forces armées qui lui sont loyales, notamment sous le commandement du général Haftar.
Profitant du chaos qui a régné durant des années en Libye, l'EI s'est implanté dans la ville côtière de Syrte. Le groupe extrémiste a mené depuis le 4 janvier plusieurs attaques contre les ports et terminaux du "croissant pétrolier", particulièrement ceux de Ras Lanouf et al-Sedra.
Les Occidentaux espèrent que l'installation d'un gouvernement d'union en Libye permettra d'empêcher l'EI de faire de la Libye sa nouvelle base arrière.