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La polémique suscitée autour de cette secte a poussé l’Association des oulémas musulmans algériens à mettre en garde le ministère des Affaires religieuses et à l’exhorter d’y faire face et de stopper sa propagation.
Le délire s’est même emparé des médias locaux qui sont allés jusqu’à accuser le Maroc d’instrumentaliser une secte encore inconnue pour infiltrer le territoire algérien.
Engagées dans une reprise en main des mosquées, les autorités algériennes ne cessent, en effet, de mettre en avant «le référent religieux national», considéré comme «le creuset devant rassembler et unifier les Algériens».
Une reprise en main dont font parfois les frais les courants minoritaires au sein de l’islam, mais aussi les autres religions et qui vient actuellement de prendre une connotation plus politique avec la mise du Maroc à l’index dans une situation qu’il n’a ni créée ni alimentée.
Sont notamment visées ce que le ministère des Affaires religieuses qualifie de «sectes» - un terme recouvrant notamment le chiisme, le wahhabisme et l’ahmadisme - accusées de «proliférer» dans le pays depuis la fin de la décennie noire.
Le ministre en charge des Affaires religieuses avait dénoncé le 6 février dernier «une volonté de saper le socle unissant les Algériens, d’ébranler ses principes et de semer le doute quant à l’héritage ayant permis de préserver la cohésion à travers sa longue histoire».
Pour Mountassir Hamada, chercheur spécialiste des mouvements islamistes et coordinateur d'un rapport sur la religion et la religiosité au Maroc, cet argument ne tient pas la route.
«C’est une fuite en avant pour camoufler les problèmes dont souffre le pays», a-t-il martelé. «Comment une Tariqa comme celle de Karkariya peut-elle porter atteinte à la sécurité d’un pays. Car l’on sait que cette Tariqa constitue une minorité aussi bien au Maroc qu’en Algérie par rapport aux autres Tariqas telles que la Qadiriya ou la Tijaniya?», s’est-il demandé.
D’aucuns craignent que cette polémique ne soit le prélude à un mouvement de répression qui pourrait s’abattre sur les adeptes de la Tariqa Ahmadiyya.
L’on sait que le dernier rapport du Département d’Etat américain avait épinglé récemment l’Algérie pour son atteinte à la liberté religieuse contre les adeptes de cette secte. En effet, la police algérienne avait opéré 83 arrestations contre eux dans les villes de Sétif, M’sila, Blida et Skikda, pour activités religieuses non autorisées telles que les prières collectives et la publication de livres religieux.
Adda Fellahi, chercheur algérien spécialiste des mouvements islamistes a, pour sa part, soutenu dans une déclaration à «Arabi21» que «Karkariya et Ahmadiyya sont diamétralement opposées.
La première est une simple Tariqa soufie, alors que la seconde est une secte. Mais leur danger est manifeste sur la société algérienne attachée au rite sunnite malékite». Et d’ajouter que «la Tariqa Karkariya est plus connue au Maroc et en Egypte» et que son apparition en Algérie est «due aux voyages des Algériens au Maroc. La preuve, cette Tariqa est apparue dans les territoires limitrophes de la frontière avec le Maroc».
Il convient de rappeler que cette confrérie soufie a été fondée au Maroc par Abou Abdellah Mohammed Foauzi Karkari qui est né en 1974 à Temsamane au nord du Royaume.
Sur son site web officiel, il déclare que «notre Tariqa est la Tariqa de la vision à l’état d’éveil, celui qui ne voit pas, je ne suis pas son cheikh et il n’est pas mon mouride».
Elle a également pour objectif «de faire parvenir le serviteur à la station de l’Ihsan pour qu’il puisse alors se réaliser dans l’adoration et la vision».
Les adeptes de ce mouvement lancé par Mohamed Fawzi El Kakari qui se dit être sur les traces de la Tarika El Alouiya de cheikh Sidi Ahmed El Mostghanemi s’est rendu surtout célèbre par les festivités qu’il organisait durant El Maoulid Ennabaoui et par les tenues vestimentaires multicolores de ses ouailles.
Quant au représentant de ce mouvement en Algérie, El Hamel Bourahla, il a précisé récemment à la presse de son pays que son mouvement n’avait aucune ambition politique ou matérielle, qu’il s’intéressait uniquement à la spiritualité et qu’il aspirait à répandre l’amour et la paix en Algérie et même dans le monde, précisant que son association composée de quelques dizaines de personnes a été déclarée auprès des services de sécurité et ne constituait nullement une menace ni pour la société ni pour la stabilité de l’Etat.
Comment donc expliquer l’actuel charivari des autorités algériennes qui, face à une crise économique et sociale fort aiguë, n’ont pas trouvé mieux que d’en faire imputer la responsabilité au Maroc accusé de soutenir cette Tariqa?