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Les attaquants ne sont plus à la fête

Mardi 8 Juillet 2014

Les attaquants ne sont plus à la fête
Après un premier tour avec des buts en cascade, les matches à élimination directe du Mondial-2014 ont fermé les vannes et les attaquants ne sont plus à la fête, à tel point que les héros des quarts jouent gardien ou défenseur.
Moins de buts 
Ils semblent bien loin les feux d'artifice du premier tour, les 5-1 de Pays-Bas-Espagne, 5-2 de France-Suisse, 4-1 de Colombie-Japon, 4-2 d'Algérie-Corée du Sud, 4-0 d'Allemagne-Portugal. Pendant les 8e de finale et les quarts, jamais plus de trois buts au total n'ont été inscrits dans le temps réglementaire et/ou à l'issue de la prolongation. En 8e de finale, les matches les plus prolifiques ont ainsi été Allemagne-Algérie et Belgique-Etats-Unis conclus sur le même score (2-1 a.p.). En quart de finale, c'est Brésil-Colombie qui fut le plus riche en buts (2-1). Sur les douze premiers matches à élimination directe (8e et quart de finale), la moyenne est de 1,91 but par match (prolongations comprises), contre 2,83 lors de la première phase.
Ce rétrécissement des scores ne déplaît pas à Lothar Matthaüs, capitaine des champions du monde allemands en 1990: "Bien jouer c'est une chose, mais gagner salement des sales matches peut aider aussi dans une Coupe du monde". L'ancien libero sait de quoi il parle. "Sa" Mannschaft avait été championne du monde en gagnant 1 à 0 contre l'Argentine en finale. En demi-finale, elle était passée aux tirs au but contre l'Angleterre. 
Plus de pression
Evidemment, avec ces matches "mata-mata", "à la vie à la mort", comme on dit au Brésil, l'intensité gagne, la "pressao" ("pression"), grimpe de plusieurs niveaux. Et les nerfs craquent. Les images de Julio Cesar, gardien de la Seleçao, pleurant avant une séance de tirs au but en 8e de finale face au Chili dont il sera pourtant le héros, ont fait le tour du monde. "J'aime ce genre d'émotions. Vous n'avez pas cette intensité dans les autres sports, car la meilleure équipe n'est pas sûre de gagner. Tout peut arriver", souligne Gérard Houllier, ancien manageur de Liverpool, aujourd'hui membre d'un groupe d'étude technique sur le jeu à la Fifa. Tous ces pleurs n'ont pas choqué Ronaldo "Ce Fenomeno", champion du monde 2002 avec le Brésil: "La pression a toujours fait partie du foot". 
L'empire du milieu 
La bataille du milieu de terrain est devenue une clé essentielle des matches à élimination directe. Ceux qui veulent s'en passer peuvent s'attendre à souffrir, comme le Brésil en 8e de finale face au Chili, obligé de passer par la loterie des tirs au but pour poursuivre son parcours. Un commentateur de la chaine ESPN a d'ailleurs épinglé la Seleçao après ce match dans son blog: "Où est le milieu de terrain brésilien? Il n'existe pas. Cette équipe insiste dans les connexions directes défense-attaque, comme s'il s'agissait d'un vol sans escale". Les longs ballons à destination des attaquants sont passés de mode. Houllier a d'ailleurs noté l'importance du "milieu de terrain", clé de "phases de transition très rapides car l'espace et le temps manquent en raison du tempo élevé" du Mondial-2014. Messi, star des stars, va d'ailleurs souvent chercher lui-même le ballon très bas sur le terrain.
Gardiens et défenseurs, nouveaux cracks
L'arrière garde prend sa revanche sur les attaquants qui attirent d'habitude la lumière. Le défenseur Matts Hummels signa ainsi la victoire de l'Allemagne contre la France (1-0) d'un but de l'arrière du crâne que n'aurait pas renié l'ex-attaquant de la Nazionale Luca Toni. L'actuelle charnière centrale de la Seleçao, et future du Paris SG, David Luiz et Thiago Silva, ont inscrit les deux buts contre la Colombie. Et Manuel Neuer, gardien allemand, a fait le show pour la Mannschaft. En 8e de finale, contre l'Algérie, le portier du Bayern Munich est sorti loin de sa surface comme un libero, ce qui lui a valu des comparaisons amusées et flatteuses avec la légende allemande du poste, Franz Beckenbauer. Et en quart contre les Bleus, il est resté sur sa ligne, infranchissable, arrêtant notamment un dernier tir de Karim Benzema dans les dernières secondes. Et puis, il y a le "super-sub", comme disent les Anglais, le "super-remplaçant" des Pays-Bas, Tim Krul, portier entré à la fin de la prolongation, juste pour la séance des tirs au but contre le Costa Rica en quart. Et quelle séance, puisque le gardien de Newcastle arrêta deux tirs des "Ticos" ! Un gardien sera-t-il le héros du Maracana au soir de la finale le 13 juillet ?
 
 

AFP

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