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Multiples noms,
même arnaque
Ce n’est pas nouveau. Les années 2000 ont connu une effervescence de ce genre d’activités judicieuses. Trois sociétés faisaient particulièrement l’objet de mise en garde sur la Toile. Revelence, Sur lune ou encore Hémisphère, le nom change, mais le business reste le même : la vente pyramidale à la Ponzi. Un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds collectés auprès des nouveaux entrants.
Le modus operandi de ces sociétés consiste à recruter des personnes qui deviendront “adhérents “. Ils payent des frais d’enregistrement et acquièrent des packs de produits qu’ils sont censés vendre. Une fois recrutés, ceux-ci doivent à leur tour, moyennant des rémunérations alléchantes, recruter d’autres personnes pour toucher leurs primes, et ainsi de suite. Les derniers recrutés apportent à leur tour de nouveaux fonds à titre de frais d’enregistrement dont une partie sera versée à leurs parrains pour les fidéliser. Ce système de parrainage implique la constitution d’un réseau auquel va s’agglomérer un nombre de plus en plus important d’adhérents qui, à leur tour, deviennent des parrains et ainsi de suite. Le revenu qui découle du recrutement croît à mesure que s’ajoutent de nouveaux paliers de participants. En théorie, plus vous êtes haut dans la pyramide, plus vous touchez d’argent.
Exemple : vous payez 100 DH afin d’entrer dans la pyramide. Vous recrutez 4 participants qui feront parvenir 100 DH à la personne qui se trouve au sommet de la pyramide. Ces nouveaux participants doivent à leur tour recruter 4 autres participants chacun. Quand votre nom se retrouvera en haut de la pyramide, vous recevrez 256 fois 100 DH.
Ainsi, la source de rémunération des membres du réseau provient exclusivement des frais d’adhésion versés par les nouveaux adhérents et non de la vente de produits ou de services. Les besoins en argent frais (et donc en nouveaux membres) étant exponentiels, ce dispositif perdure tant que de nouveaux recrutements sont possibles. Une fois les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients, le système s’écroule et les derniers investisseurs sont spoliés. Sont gagnants ceux qui ont quitté le navire à temps, à commencer par l’arnaqueur tandis que les adhérents perdent généralement l’intégralité de leur mise de départ.
Internet, et en particulier les réseaux sociaux sont le terrain de chasse de ces sociétés, où elles font miroiter aux adhérents un enrichissement rapide en diffusant des annonces sur des rémunérations astronomiques ou de « faux » témoignages d’adhérents ayant gagné des fortunes par ce système, une formule qui a déjà enrôlé des milliers de Marocains.
Ce que dit la loi
Le Maroc a interdit la vente pyramidale, appelée aussi “Boule de neige” et a prévu des sanctions pénales à ceux qui s’adonnent à cette activité qui cache de véritables escroqueries permettant dans certains cas, le blanchiment d’argent et dans la plupart des cas, la perte des fonds mis lors de l’adhésion.
En effet, le chapitre 7 de la loi 31-08 de la protection du consommateur stipule qu’il est interdit “le fait de proposer à un consommateur de collecter des adhésions ou de s’inscrire sur une liste en lui faisant espérer des gains financiers résultant d’une progression géométrique du nombre des personnes recrutées ou inscrites”.
Pour mobiliser une poursuite judiciaire contre ces sociétés, il faut qu’une victime au moins porte plainte contre ladite société. Or, frôlant elles aussi la loi en adhérant à des systèmes d’investissement malsains, les victimes évitent généralement la voie juridique, et essayent de récupérer au moins une partie de leur mise de départ, en cherchant de nouveaux adhérents, ce qui encourage ces sociétés à continuer leurs activités sans crainte. Des activités, dont les séquelles ne sont pas que financières, mais aussi humaines puisque les adhérents recrutent leurs filleuls dans leur entourage familial dans la majorité des cas, ce qui engendre des discordes quand ça tourne mal.
La vigilance que Bank Al-Maghrib demande aux employés des banques doit aussi être le mot d’ordre des citoyens. L’appât du gain facile ne doit pas nous aveugler, certains signes sont révélateurs et doivent éveiller notre soupçon : une entreprise créée récemment, des produits de faible valeur réelle (ou de mauvaise qualité) ou des sommes importantes exigées à l'inscription sont autant d'indices qui doivent nous faire craindre l’existence d’une arnaque.
Montages financiers frauduleux
Si l'escroquerie n'est pas découverte à temps, elle apparaît au grand jour au moment où elle s'écroule, c'est-à-dire quand les dépôts des nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients.
Cette arnaque tient son nom de Charles Ponzi, devenu célèbre après avoir mis en place une opération basée sur ce principe à Boston durant les années 1920.