Sur 68 sièges qui étaient en jeu lors du second tour des législatives qui s'est tenu vendredi, la liste "Espoir" des réformateurs et modérés en remporte 38, contre 18 aux conservateurs et 12 à des indépendants.
En ajoutant ces sièges aux 95 remportés au premier tour du 26 février par les candidats de la liste "Espoir", ou proches, les pro-Rohani auront, avec au moins 133 sièges, le groupe le plus important au Parlement qui en compte 290, selon un décompte de l'AFP à partir des résultats officiels. Mais ils ne parviennent pas à la majorité de 146 voix.
Les conservateurs, ou proches, et les indépendants suivront avec respectivement 125 et 26 députés.
Cinq représentants des minorités religieuses (juifs, arméniens, assyriens et zoroastriens) ont été élus dès le premier tour et l'élection d'une députée réformatrice a été invalidée à Ispahan (centre).
Les pouvoirs du Parlement sont limités par rapport à d'autres institutions du régime iranien comme le Conseil des gardiens de la Constitution, en partie composé de religieux nommés par le guide suprême, Ali Khamenei.
Mais, à un an de l'élection présidentielle à laquelle Hassan Rohani devrait se représenter pour un second mandat de quatre ans, ces résultats n'en représentent pas moins une victoire personnelle pour le président.
Depuis 2013, il a mené une politique de rapprochement avec l'Occident qui a culminé avec la conclusion, en juillet 2015, d'un accord historique sur le programme nucléaire iranien avec les grandes puissances.
Il faudra attendre la position des députés indépendants pour savoir si les alliés du président Rohani obtiennent la majorité de 146 sièges au Parlement.
Mais même s'ils n'y parviennent pas, les réformateurs et modérés pourront compter sur des conservateurs pragmatiques plus conciliants, les plus radicaux d'entre eux, opposés à la politique d'ouverture du président, ayant été éliminés dès le premier tour. La précédente Assemblée était largement dominée par les conservateurs avec plus de 200 élus.
Quatre femmes ont été élues au second tour, portant à 17 le nombre de députées, dont quinze réformatrices, qui vont siéger au Parlement, contre neuf, toutes conservatrices, dans la précédente Assemblée.
C'est la première fois depuis la révolution islamique de 1979 que le Parlement comptera autant d'élues.
Par ailleurs, le Parlement sortant iranien a voté une nouvelle loi destinée à augmenter la capacité balistique du pays, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle Irna.
Le texte précise que des mesures doivent être prises notamment "pour développer et augmenter la capacité balistique" de l'Iran et "développer les capacités anti-aériennes de courte, moyenne et longue portée".
Ce texte a été voté par le parlement sortant, dominé par les conservateurs, dont le mandat s'achève le 27 mai. Les dernières législatives, dont le second tour s'est tenu vendredi, ont permis un rééquilibrage des forces entre conservateurs et réformateurs/modérés qui soutiennent le président Hassan Rohani.
Le président Rohani et les plus hauts responsables militaires iraniens avaient indiqué qu'ils entendaient augmenter les capacités des missiles balistiques à titre dissuasif.