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«Il s'agira fort probablement d’une réunion formelle entre les composantes de la majorité destinée à rétablir le contact et ce ne sera nullement une rencontre cruciale qui débouchera sur des décisions importantes pour la majorité ou pour ses alliances post- électorales», nous a déclaré Mohammed El Ghali, professeur des sciences politiques à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech qui estime que la discussion des alliances probables sera écartée vu les relations crispées entre les partis de la majorité. « On est face à une majorité éclatée. Le PJD est aujourd’hui en conflit avec le PAM et du coup, il a d’autres priorités et d’autres enjeux à relever. De son côté, le PPS a été et demeurera un parti pragmatique qui pourrait changer sa position et ses alliances à tout moment. Ce parti a fait montre d’un certain savoir-faire et d’une efficacité certaine dans la gestion de ses alliances malgré son audience réduite. Quant au MP et au RNI, ce sont d’abord des partis de notables et leurs positions dépendent, en grande partie, de la volonté de ces notables qui cherchent, eux aussi, à s’arrimer aux formations politiques gagnantes », nous a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Bref, on est face à une alliance fortement handicapée et ses jours sont comptés même si cela ne devrait pas empêcher qu’il y ait une coordination, dans une certaine mesure, entre le PJD et le PPS qui reste l’un de ses fidèles alliés dans certaines circonscriptions ».
Un constat que partagent d’autres experts qui considèrent que l’actuelle majorité gouvernementale a été largement affectée par les conflits et différends entre le chef du gouvernement et ses alliés. L’épisode du scrutin du 4 septembre 2015 reste marquant. Le RNI a été accusé de trahison par les cadres du parti de la Lampe qui n’ont pas vu d’un bon œil les alliances nouées avec le PAM à l’occasion de l’élection des présidents de régions et de mairies. Idem pour le MP.
Ces relations ont été envenimées davantage avec la sortie médiatique du président du parti de la Colombe qui n’a pas hésité à dénoncer le diktat du PJD et de son secrétaire général concernant la formation des bureaux des conseils communaux et régionaux. « Les dernières élections de 4 septembre ont marqué les esprits à jamais. En effet, l’indiscipline des composantes de la majorité a été notable. Chaque parti a tenté de saboter l’autre. Même le PJD l’a fait dans plusieurs circonscriptions », nous a précisé Mohammed El Ghali.
Les élections législatives du 7 octobre prochain risquent de compliquer davantage cette situation puisque les alliés de l’actuelle majorité tentent, chacun de son côté, de mettre toutes les chances de son côté afin qu’il soit appelé à former le prochain gouvernement. Benkirane compte également tout miser sur ces élections dans l’espoir de rempiler. « Il est difficile de se prononcer sur la prochaine carte des alliances. Et le choix d’un seul candidat reste improbable aujourd’hui », nous a indiqué notre source. Et de conclure : « Nos partis sont encore loin d’être animés par la culture de la gestion pacifique des divergences et n’arrivent pas à gérer la multiplicité des candidatures. Ceci d’autant plus que ces dernières sont prêtes à partir vers le parti qui leur offrirait plus. Et cela rend quasi impossible toute prévision fiable des alliances éventuelles».