Les Kurdes d'Irak proposent de geler le résultat du référendum

La proposition kurde n'a aucune valeur, selon Hachd Chaabi


Jeudi 26 Octobre 2017

Les Kurdes d'Irak proposent de geler le résultat du référendum
 Le Kurdistan irakien, en pleine crise politique et économique et acculé par Bagdad, a proposé mercredi de geler les résultats de son référendum d'indépendance pour tenter de sortir d'une crise dans laquelle il a déjà beaucoup perdu.
Les autorités irakiennes n'ont pas immédiatement réagi à cette initiative.
Le Hachd al-Chaabi, des unités paramilitaires qui suppléent les troupes irakiennes face aux peshmergas kurdes, a rejeté mercredi la proposition du Kurdistan de "geler" son référendum d'indépendance, déclencheur de la crise entre Erbil et Bagdad.
"La proposition kurde n'a aucune valeur car geler signifie reconnaître le référendum, or la demande du gouvernement irakien était claire: c'est l'annulation du référendum", a affirmé Ahmed al-Assadi à l'AFP.
Le porte-parole de la coalition paramilitaire dominée par les milices chiites soutenues par l'Iran a ensuite commenté les mouvements militaires qui ont permis aux forces irakiennes de reprendre en quelques jours la quasi-totalité des zones disputées aux peshmergas à travers l'Irak.
Il y a un mois jour pour jour, cette région autonome dans le nord de l'Irak organisait en grande pompe une consultation populaire et le "oui" l'emportait massivement. Aussitôt éclatait une crise d'une ampleur sans précédent avec Bagdad, soutenu par des voisins turc et iranien désireux de couper court aux velléités indépendantistes de leurs propres minorités kurdes.
Assuré de ces appuis --mais également des Etats-Unis et d'autres, soucieux de "l'unité de l'Irak", acteur majeur de la lutte contre les jihadistes--, et disant s'appuyer sur la Constitution, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a envoyé ses troupes dans cette zone.
Elles ont repris en quelques jours à peine la quasi-totalité des zones disputées à travers l'Irak aux combattants kurdes, les peshmergas, dans une démonstration de force -qui s'est, en de rares endroits soldée par des combats ayant fait une trentaine de morts.
L'unique condition pour éviter ces mouvements militaires, avaient prévenu les responsables à Bagdad, jusqu'au président Fouad Massoum, lui-même kurde, était l'annulation pure et simple des résultats du référendum.
Jusqu'ici, Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, refusait en bloc toute condition préalable à l'ouverture d'un dialogue avec Bagdad. Mais mardi, des affrontements ont éclaté entre forces kurdes et irakiennes dans le nord frontalier de la Turquie, et Bagdad se dit déterminé à reprendre l'ensemble des points de passage et autres terminaux à la région autonome, aux mains des peshmergas. Pour éviter "la guerre" et "la destruction du tissu social", le Kurdistan irakien a proposé mercredi de "geler les résultats" de son référendum d'indépendance et d'entamer "un dialogue ouvert" avec Bagdad "sur la base de la Constitution". Dans son communiqué publié tôt mercredi, la région autonome se dit aussi prête à "un cessez-le-feu immédiat".
Erbil, en position de force depuis la débandade des forces fédérales en 2014 face à la percée jihadiste, a depuis perdu gros. Et après son référendum, elle n'a pas obtenu le soutien international qu'elle avait espéré.
Sur le terrain, elle a quasiment perdu tous les territoires où ses peshmergas s'étaient déployés au-delà des frontières administratives de la région autonome.
A l'issue des opérations de "restauration du pouvoir central" dans les zones disputées, notamment la riche province de Kirkouk, elle a perdu les immenses champs de pétrole qui auraient pu assurer la viabilité économique d'un hypothétique Etat kurde, assurent les experts.
L'ONU, qui jusqu'à la veille du référendum du 25 septembre plaidait pour un plan alternatif de négociations, a réitéré mardi sa proposition d'aider à des pourparlers entre Bagdad et Erbil pour faire cesser l'escalade.
Dans un communiqué, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Irak, Jan Kubis, "offre les bons offices de la mission de l'ONU en Irak pour faciliter les discussions si les deux parties le demandent".
La proposition d'Erbil intervient au moment où M. Abadi, de retour d'une tournée régionale chez les poids lourds arabes du Moyen-Orient, notamment l'Arabie Saoudite et l'Egypte, est attendu en Turquie.


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