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"Le Liban est au bord de l'effondrement", a prévenu à Beyrouth la chef de la diplomatie allemande, Annalena BaerbockM. Blinken s'est exprimé avant de quitter Tel-Aviv pour Ryad, où il poursuit une tournée visant à contenir l'escalade militaire dans la région, un mois après que la guerre à Gaza s'est étendue au Liban avec une offensive militaire israélienne contre le Hezbollah libanais pro-iranien.
Dans le sud du Liban, de nombreuses familles ont fui la ville de Tyr, visée par des frappes après un appel de l'armée israélienne à évacuer des quartiers de cette cité millénaire qui abrite des sites antiques inscrits au patrimoine de l'Unesco et compte quelque 14.500 habitants.
"La situation est très mauvaise, nous sommes en train d'évacuer tout le monde", a dit à l'AFP Mortada Mhanna, qui dirige le centre de gestion de crise local.
Au lendemain d'entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Blinken a affirmé que "c'est le moment" de mettre fin à la guerre à Gaza, après qu'Israël y a atteint selon lui "la plupart de ses objectifs stratégiques, avec l'idée de s'assurer que le 7-Octobre ne peut plus jamais arriver".
Il faisait référence à l'attaque sans précédent du Hamas palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza.
A deux semaines des élections américaines, M. Blinken a aussi estimé qu'"il est très important qu'Israël réponde (à l'Iran) d'une façon qui ne crée pas une plus grande escalade", au lendemain d'un nouvel avertissement de Téhéran de sa détermination à riposter en cas d'attaque israélienne.
Ennemi juré d'Israël, l'Iran a tiré le 1er octobre environ 200 missiles contre Israël en riposte selon Téhéran à l'assassinat de chefs du Hezbollah et du Hamas notamment.
Avant d'arriver à Ryad, le secrétaire d'Etat a parallèlement appelé Israël à saisir "l'occasion incroyable" de normaliser ses relations avec l'Arabie saoudite, un poids lourd du Proche-Orient.
Jeudi, M. Blinken se rendra au Qatar, avant des entretiens vendredi à Londres avec des homologues arabes, a annoncé le Département d'Etat.
Durant sa visite en Israël, il a estimé que la mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas et architecte de l'attaque du 7 octobre tué par des soldats israéliens à Gaza dans la bande de Gaza, offrait une "occasion importante de ramener les otages chez eux" et "mettre fin à la guerre".
Benjamin Netanyahu a, selon son cabinet, assuré à son interlocuteur que la mort de Sinouar "pourrait avoir un effet positif sur le retour des otages".
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
M. Blinken a de nouveau appelé Israël à faciliter l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, relevant des "progrès" en la matière mais insuffisants.
Peu après, l'Organisation mondiale de la santé annonçait reporter la campagne de vaccination contre la polio qui devait débuter dans le nord de Gaza - où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dévastatrice - invoquant "des bombardements intensifs et ordres de déplacement massif" de la population.
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a lancé sur Telegram un appel "au monde, qui n'a pas réussi à assurer la protection et l'hébergement de notre peuple et n'a pas été en mesure de fournir de la nourriture et des médicaments, à (...) envoyer des linceuls".
Selon la Défense civile locale, quatre personnes ont péri dans une frappe israélienne contre des employés de la municipalité de Gaza-ville.
Au moins 42.792 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne à Gaza, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Le petit territoire palestinien, où sont assiégés les quelque 2,4 millions d'habitants par Israël, est en proie à un désastre humanitaire.
"Le Liban est au bord de l'effondrement", a pour sa part prévenu à Beyrouth la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, à la veille d'une conférence internationale sur le Liban à Paris.
Mardi, Israël a confirmé avoir tué, dans une frappe début octobre sur la banlieue sud de Beyrouth, Hachem Safieddine, successeur pressenti à la tête du Hezbollah de Hassan Nasrallah, lui même tué dans un raid israélien dans le même secteur le 27 septembre.
Le Hezbollah n'a pas confirmé à ce stade le décès de Safieddine, mais sa direction a été largement décimée depuis qu'Israël a lancé le 23 septembre des frappes massives le visant, doublée le 30 septembre d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.
Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban en un mois, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.
Bien qu'affaibli, le Hezbollah revendique quotidiennement des tirs de roquettes sur Israël, et a affirmé avoir visé à nouveau mercredi une base militaire près de Tel-Aviv.