Ces annonces mettent fin à huit jours d'incertitude après les législatives serrées du 2 juillet, alors que le dépouillement des bulletins de vote est encore en cours.
Pour l'instant, ni la coalition conservatrice ni l'opposition travailliste emmenée par Bill Shorten n'ont obtenu la majorité absolue de 76 sièges nécessaire à la Chambre des représentants pour former un gouvernement majoritaire.
Il avait reçu peu avant un coup de fil du chef de l'opposition travailliste qui l'a "félicité d'avoir été réélu comme Premier ministre".
Malcolm Turnbull, qui disposait d'une confortable majorité à la Chambre basse, avait convoqué des élections anticipées pour renforcer sa présence au Sénat.
Il voulait aussi légitimer le putsch interne dans son Parti libéral qui lui avait permis d'évincer en septembre Tony Abbott, dont il était ministre.
Selon les projections de la télévision publique ABC, la coalition conservatrice obtiendrait 74 sièges, et peut-être deux sièges supplémentaires sur cinq qui restent encore incertains.
Les travaillistes ont obtenu 66 sièges tandis cinq sièges sont revenus à des indépendants. Mais Turnbull a reçu l'appui de trois députés indépendants, qui le soutiendront sur les questions budgétaires et les motions de confiance. Cela lui permettra de former un gouvernement minoritaire s'il n'obtenait pas au bout du compte la majorité absolue.
En concédant la défaite de son camp, Shorten a expliqué qu'il voulait travailler en bonne intelligence avec le nouveau gouvernement alors que les craintes se multiplient quant au blocage du Parlement par les élus minoritaires.
Turnbull a salué les commentaires de son rival, estimant "vital que ce Parlement marche" au moment où le pays mène une transition difficile pour réduire sa dépendance aux ressources minières.
Les deux leaders ont également estimé qu'il était temps que l'Australie songe à mettre en place le vote électronique, alors que la Commission électorale peine toujours à vérifier les votes par procuration ou par correspondance.
Depuis l'arrivée du travailliste Kevin Rudd en 2007 à la tête du gouvernement, après une décennie de "règne" du libéral John Howard, la politique australienne a été particulièrement mouvementée, avec une valse des Premiers ministres.
Kevin Rudd a été renversé par la travailliste Julia Gillard en 2010 avant de reprendre le pouvoir en 2013, et de le céder à nouveau quelques mois plus tard lors des législatives à Tony Abbott, lui-même renversé en septembre par Turnbull.