Près de la moitié des sociétés chinoises cotées ont suspendu leur cotation pour se mettre à l'abri de la correction.
Le mouvement de panique s'est par ailleurs propagé à Hong Kong, où l'indice Hang Seng qui a clôturé en baisse de 5,84% commence aussi à inquiéter la Bourse de Tokyo, qui a connu sa plus mauvaise séance depuis mars 2014 avec un recul de 3,14% de l'indice Nikkei. L'indice Shanghai Composite a clôturé en baisse de 5,91% à 3.507 points et l'indice CSI300 des grandes valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen a chuté de 6,75% à 3.663,04.
Signe de la puissance du courant vendeur, les trois futures valeurs sur indices chinois ont, pour leur livraison juillet, dépassé leur limite de baisse autorisée (-10%).
La décision de nombreuses sociétés de ne pas coter a ajouté à la panique et Deng Ge, porte-parole de la Commission de réglementation boursière, a aussi inquiété en évoquant sur son compte Weibo (le "Twitter chinois") un mouvement vendeur "irrationnel".
Plus de 500 firmes cotées en Chine ont annoncé la suspension de leur cotation mercredi, portant leur nombre à environ 1.300, soit près de la moitié des 2.800 valeurs "A" de la Chine.
A la différence des grands marchés d'actions internationaux dominés par les investisseurs institutionnels et les intervenants professionnels, les petits porteurs assurent 85% des transactions sur les valeurs chinoises, ce qui accentue la volatilité.
Après un an d'emballement financé en grande partie par des emprunts, le marché boursier chinois a corrigé de 30% depuis ses plus hauts pics de la mi-juin, perdant près de 3.000 milliards de dollars de capitalisation.
Le plongeon de la Bourse est un casse-tête supplémentaire pour les autorités chinoises déjà confrontées aux conséquences du net ralentissement de la croissance de l'économie.
L'interventionnisme de Pékin pour tenter d'enrayer le mouvement a aussi soulevé des interrogations sur la capacité du régime à conduire à bien la libéralisation financière considérée comme un élément central de son programme de réformes économiques.
Les autorités ont gelé les projets d'introduction en Bourse et orchestré la mobilisation des sociétés de courtage et des gestionnaires de fonds, qui se sont engagés collectivement à acheter pour au moins 120 milliards de yuans (17,5 milliards d'euros) d'actions. La société publique de financement des investissements sur marge a, quant à elle, bénéficié d'une ligne de liquidité directe de la banque centrale, mais toutes ces mesures n'ont produit des effets que lundi, la Bourse retombant dès le lendemain.
Mercredi, seules 83 valeurs ont fini en hausse pour 1.439 baisses.