Les supporters munichois ont scandé à Gerland le nom de Ribéry, qui passe mercredi en commission de discipline à l'UEFA, et saura s'il est suspendu ou non pour la finale, après avoir déjà purgé une suspension au retour à Lyon après son mauvais geste sur Lisandro à l'aller.
Lisandro a d'ailleurs pleuré sur le banc en fin de match, symbole de l'impuissance lyonnaise. Quelle désillusion pour Lyon ! Claude Puel avait disposé quatre attaquants dès le coup d'envoi, un trident Sidney Govou-César Delgado-Michel Bastos derrière Lisandro, et laissé seulement deux joueurs à la récupération, le jeune Maxime Gonalons (21 ans) et Jean II Makoun.
Un but d'Olic (26) sur une des nombreuses offensives du Bayern a cloué les espoirs lyonnais au sol, avant que le Croate ne les réduise en cendres en signant le triplé (67, 78).
Le plus frustrant pour les Lyonnais reste que le Bayern a autant dominé le retour que l'aller, où l'OL avait déjà été fantomatique... Les Munichois ont eu des contre-attaques, comme attendu, puisque les bizuths des demi-finales avaient promis de se jeter vers le but de Butt. Mais ils ont même pu avancer en attaques placées ! Le Bayern n'a pas eu à regretter ses nombreuses occasions manquées à l'aller, ni même l'invraisemblable loupé de Thomas Möller dès la troisième minute, seul devant Hugo Lloris. Un éléphant dans un couloir... Cet avertissement n'a pas été entendu par l'OL, qui a continué à concéder des occasions sans s'en créer une seule, et a fini par céder. Möller s'est d'ailleurs rattrapé en donnant la balle de but à Olic sur le premier but.
Même à 1-0, le Bayern a gardé la main sur la partie. Puel a fait entrer Bafétimbi Gomis, reculant Bastos arrière-gauche (son poste avec le Brésil), sans changer le cours du match. Il a pris une leçon de Louis van Gaal, qui a gagné la C1 avec l'Ajax Amsterdam en 1995. L'absence de Franck Ribéry, suspendu après son rouge de l'aller, est passé inaperçue. La défense, point faible de l'équipe, n'a guère tremblé.
Et il fallait trois buts à Lyon pour retrouver Madrid, lieu de la finale, le 22 mai ! L'OL n'a jamais su enflammer le match, à peine un peu en seconde période, échouant à atteindre sa première finale européenne, s'arrêtant au même stade que lors de la Coupe de Coupes 1964 (contre le Sporting Portugal).
Le Bayern jouera lui sa huitième finale de C1, après celles remportées en 1974, 1975, 1976 et 2001 et celles perdues en 1981, 1987 et 1999. Une force de l'habitude qui a permis au club allemand de renverser des montagnes, contre Manchester United en quarts, et de se débarrasser d'un OL tétanisé, lui, par l'évènement.
L'OL compact de Claude Puel a fait mieux que ses prédécesseurs, qui n'avaient jamais dépassé les quarts de finale, mais cet échec pourrait laisser des traces.