Un prix décerné à l’unanimité
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Paru en juin 2014, ce roman décrit l’errance d’une femme qui mène une double vie. Elle a son existence de femme bourgeoise, mariée à un médecin et travaillant dans un journal parisien. Mais la nuit, pour reprendre les paroles d’une belle chanson de Bashung, elle ment, elle prend des trains et elle s’engouffre dans une autre vie, que personne ne connaît. Adèle a quelque chose du personnage de «L’ivresse des sens», une magnifique nouvelle de l’écrivaine belge Noann Lyne. Elle cherche des complices dans sa dérive vers la souillure, la décadence, la perversion.
«C’est l’histoire d’une femme qui perd le contrôle, de son corps, de son existence, un livre sur la dépossession de soi, sur le vertige mais aussi l’ivresse que peut procurer l’avilissement», explique Leïla Slimani. «C’est un livre sur l’addiction, sujet qui m’a toujours fascinée, sur le courage, ainsi que sur l’amour et sa capacité à survivre aux petites et grandes trahisons qui jalonnent l’existence» précise la jeune romancière, en marge de la cérémonie de remise de prix qui s’est déroulée en présence notamment du wali de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, Abdeslam Bikrat, du consul général de France à Marrakech et d'autres personnalités du monde des arts et des médias.
«Ce premier roman de Leila Slimani traite brillamment et intelligemment d'un sujet tabou (l'adultère), peu traité dans la littérature marocaine, arabe et musulmane», ont, pour leur part, souligné les membres du jury qui lui ont attribué le Prix à l’unanimité. «C’est une œuvre aboutie», ont-ils précisé.
Ce prix, doté de 200.000 dirhams, qui vise à encourager et promouvoir la littérature marocaine francophone et à la faire rayonner à travers le monde mettait en compétition cette année quatre autres romans aux côtés de «Dans le jardin de l’ogre». Il s’agit de «Quand Adam a décidé de vivre» de Rachid Kaless, «Pour tout l'or de Casablanca» d'Imane Robelin, «Nous n'irons pas tous au Paradis» de Maria Guessous, et «A l'ombre de l'eucalyptus» de Najib Redouane.
Pour ce qui est du jury chargé de départager les romanciers en compétition, il a été présidé par la romancière française, née à Casablanca, Christine Orban et était composé de personnalités littéraires internationales de renom dont l’écrivain américain Douglas Kennedy et Réda Dalil, journaliste et écrivain marocain, lauréat de la dernière édition de ce même prix littéraire.
Rappelons en fin que Leila Slimani est née en 1981 à Rabat. Comme son héroïne, elle est journaliste, à «Jeune Afrique». Dans les deux semaines qui ont suivi sa sortie, le 28 août 2014, «Dans le jardin de l'ogre» a bénéficié de deux retirages pour atteindre un tirage total de 10.000 exemplaires. Il a, par ailleurs, été sélectionné pour le prix de Flore 2014.