La journaliste et femme de lettres franco-marocaine Leïla Slimani, qui fait partie de la délégation accompagnant le président français Emmanuel Macron dans sa visite d’Etat au Maroc a souligné, dans un entretien accordé à la MAP, le rôle de la culture en tant que vecteur de rapprochement entre les deux pays et livré ses impressions sur l’avenir des relations bilatérales dans le contexte du renouveau qui les marque.
A ce propos, celle qui publiera en janvier prochain le 3ème tome de sa trilogie «J’emporterai le feu», se dit convaincue que «quand deux pays, qui ont des relations aussi profondes que le Maroc et la France, mettent en avant leur entente et leur coopération, on ne peut que s'en réjouir », notant que «tout ce qui favorise la paix, le développement et le bien-être des populations doit être soutenu».
Quel rôle joue la cuture dans le rapprochement entre le Maroc et la France ?
Je suis convaincue que la culture joue un rôle essentiel dans les rapports entre la France et le Maroc, et ce depuis toujours. Les écrivains, les artistes, les musiciens et les cinéastes n'ont cessé de raconter l'histoire de cette relation complexe en tentant de s'éloigner des clichés et des préjugés. Connaître la culture de l'autre, l'apprécier, c'est faire un pas vers lui et cela doit toujours être réciproque, se faire à égalité. Aujourd'hui, je note qu'il y a un véritable engouement pour la culture marocaine, trop longtemps méconnue ou réduite au folklore.
Nous avons la chance d'avoir des artistes extraordinaires qui mêlent la tradition à des codes modernes, qui sont ouverts sur le monde mais aussi sur notre histoire passée, qu'ils ont à cœur de redécouvrir. Moi-même, en écrivant cette trilogie sur le Maroc ( Le pays des autres), j'avais envie de mieux faire connaître mon pays et de montrer à quel point notre histoire récente est passionnante et complexe. En France, les lecteurs que je rencontre me parlent très souvent de leur amour pour la culture marocaine et cela me réjouit.
Quelle est la place de la diaspora marocaine dans cette relation ?
Nous vivons une époque très brutale, très manichéenne où on demande à tout le monde de choisir un camp. Par définition, quand on est membre d'une diaspora, on est à la fois d'ici et d'ailleurs et je crois que ça peut être une grande force.
Quand on vit avec deux ou plusieurs pays dans le cœur, on prouve à ceux qui veulent nous diviser qu'il y a en fait bien des raisons de nous entendre. Cette diaspora marocaine brille dans beaucoup de domaines : le cinéma, la littérature et bien sûr le sport, comme l'a prouvé le succès des Lions de l'Atlas et c'est formidable.
En tant que grande figure culturelle marocaine de France, comment percevez-vous votre contribution à cet égard ?
Je ne me vois pas du tout comme une grande figure mais oui, j'essaie de réfléchir à cette position de membre de la diaspora. Je crois que c'est pour ça que j'ai écrit ma trilogie « Le pays des autres ». Je voulais tenter de comprendre ma binationalité qui est le produit d'une longue histoire. La Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle se sont rencontrés mes grands-parents, la colonisation durant laquelle ont grandi mes parents et puis, plus tard, la mondialisation qui m'a amenée, comme beaucoup d'autres, à émigrer en Europe.
Un écrivain peut se mettre à distance des anathèmes et des slogans politiques pour revenir à l'individu, à la vie telle qu'elle est, aux sensations de l'enfance, à la douleur du déracinement.
Toutes ces choses qu'on entend trop peu dans le débat public. Je suis marocaine à 100% et française à 100%, c'est mon héritage, mon histoire et j'essaie d'en faire quelque chose de positif. J’ai vécu récemment une expérience extraordinaire en contribuant à la réalisation du script de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. J'avais vraiment à cœur de faire entendre une voix venue d'ailleurs, ça montre à quel point l'immigration avait été essentielle au développement de la France et mes camarades étaient tout à fait alignés avec moi.
A ce propos, celle qui publiera en janvier prochain le 3ème tome de sa trilogie «J’emporterai le feu», se dit convaincue que «quand deux pays, qui ont des relations aussi profondes que le Maroc et la France, mettent en avant leur entente et leur coopération, on ne peut que s'en réjouir », notant que «tout ce qui favorise la paix, le développement et le bien-être des populations doit être soutenu».
Quel rôle joue la cuture dans le rapprochement entre le Maroc et la France ?
Je suis convaincue que la culture joue un rôle essentiel dans les rapports entre la France et le Maroc, et ce depuis toujours. Les écrivains, les artistes, les musiciens et les cinéastes n'ont cessé de raconter l'histoire de cette relation complexe en tentant de s'éloigner des clichés et des préjugés. Connaître la culture de l'autre, l'apprécier, c'est faire un pas vers lui et cela doit toujours être réciproque, se faire à égalité. Aujourd'hui, je note qu'il y a un véritable engouement pour la culture marocaine, trop longtemps méconnue ou réduite au folklore.
Nous avons la chance d'avoir des artistes extraordinaires qui mêlent la tradition à des codes modernes, qui sont ouverts sur le monde mais aussi sur notre histoire passée, qu'ils ont à cœur de redécouvrir. Moi-même, en écrivant cette trilogie sur le Maroc ( Le pays des autres), j'avais envie de mieux faire connaître mon pays et de montrer à quel point notre histoire récente est passionnante et complexe. En France, les lecteurs que je rencontre me parlent très souvent de leur amour pour la culture marocaine et cela me réjouit.
Quelle est la place de la diaspora marocaine dans cette relation ?
Nous vivons une époque très brutale, très manichéenne où on demande à tout le monde de choisir un camp. Par définition, quand on est membre d'une diaspora, on est à la fois d'ici et d'ailleurs et je crois que ça peut être une grande force.
Quand on vit avec deux ou plusieurs pays dans le cœur, on prouve à ceux qui veulent nous diviser qu'il y a en fait bien des raisons de nous entendre. Cette diaspora marocaine brille dans beaucoup de domaines : le cinéma, la littérature et bien sûr le sport, comme l'a prouvé le succès des Lions de l'Atlas et c'est formidable.
En tant que grande figure culturelle marocaine de France, comment percevez-vous votre contribution à cet égard ?
Je ne me vois pas du tout comme une grande figure mais oui, j'essaie de réfléchir à cette position de membre de la diaspora. Je crois que c'est pour ça que j'ai écrit ma trilogie « Le pays des autres ». Je voulais tenter de comprendre ma binationalité qui est le produit d'une longue histoire. La Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle se sont rencontrés mes grands-parents, la colonisation durant laquelle ont grandi mes parents et puis, plus tard, la mondialisation qui m'a amenée, comme beaucoup d'autres, à émigrer en Europe.
Un écrivain peut se mettre à distance des anathèmes et des slogans politiques pour revenir à l'individu, à la vie telle qu'elle est, aux sensations de l'enfance, à la douleur du déracinement.
Toutes ces choses qu'on entend trop peu dans le débat public. Je suis marocaine à 100% et française à 100%, c'est mon héritage, mon histoire et j'essaie d'en faire quelque chose de positif. J’ai vécu récemment une expérience extraordinaire en contribuant à la réalisation du script de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. J'avais vraiment à cœur de faire entendre une voix venue d'ailleurs, ça montre à quel point l'immigration avait été essentielle au développement de la France et mes camarades étaient tout à fait alignés avec moi.