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Pas plus dangereux
Depuis son apparition la première fois en octobre 2020 à Ngapur, dans l'Etat du Maharashtra, au centre de l'Inde, le variant B.1.617 a d’ores et déjà provoqué plus de 200.000 décès dans le pays, tout en se répandant comme une traînée de poudre sur tous les continents. Cela dit, rien n’indique qu’il est plus ou moins dangereux que les autres mutants. S’agissant de ses symptômes, ils ne diffèrent en rien avec ceux du Covid originel. A savoir : maux de tête, congestion nasale, maux de gorge, douleurs musculaires. Mais contrairement à sa dangerosité qui n’inquiète pas outre mesure les scientifiques, sa contagiosité est pour le moins préoccupante. «Le B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité», a affirmé il y a quelques jours, l'Organisation mondiale de la santé dans son compte-rendu hebdomadaire. Néanmoins, les experts de l’OMS précisent que «d'autres conduites pourraient expliquer la propagation du virus dans ce pays surpeuplé qu’est l’Inde, comme le non-respect des restrictions sanitaires et les rassemblements de masse”.
Plus contagieux
Dans le deuxième pays le plus peuplé au monde, après la Chine, il est, en effet, plus difficile d’instaurer et de maintenir les mesures de distanciation et autres gestes barrières. Dès lors, par manque “de données épidémiologiques corrélées aux résultats virologiques de séquençage moléculaire”, comme l’a récemment rappelé le Conseil scientifique en France, il est difficile d’établir avec certitude que la contagiosité du variant indien est plus élevée que ses cousins mutants. En revanche, une chose est sûre, le variant indien est né d’une double mutation. Il est plus précisément dû à la combinaison de deux mutations préoccupantes, déjà connues mais non-associées jusqu'à présent, au niveau de la protéine «spike» du virus Sars-CoV-2, en d’autres termes, la clé qui permet aux virus de pénétrer dans nos cellules.
Une efficacité vaccinale conservée mais diminuée
A l’heure où l’on écrit ses lignes, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne classe pas le variant indien comme «préoccupant», mais simplement comme «variant d'intérêt». Et de préciser que «des recherches supplémentaires, notamment sur la contagiosité, la sévérité et le risque d'une réinfection du variant indien sont urgemment nécessaires». Pour le moment, l’organisation onusienne a catégorisé trois variants du nouveau coronavirus comme “VOC”, car ils sont plus dangereux via la contagiosité, la mortalité ou encore la résistance aux vaccins. En l'occurrence les variants en provenance du Royaume-Uni, du Brésil et d'Afrique du Sud. Pour ce qui est du variant indien, sa résistance au vaccin n’est toujours pas prouvée. Cela dit, «on peut s'attendre à une efficacité vaccinale conservée mais diminuée», prévient le Conseil scientifique en France.
Facilement détectable, mais...
La nouvelle rassurante réside dans le fait que le variant indien est détectable par les tests PCR. Mais pas toujours. D’après des médecins du Rajiv Gandhi Cancer Institute de Delhi, le variant indien a la capacité de migrer rapidement vers les voies respiratoires une fois qu'il a infecté les poumons. En conséquence, il peut ne plus être présent dans le nez ou la gorge. Ce qui ne facilite guère sa détection. «La possibilité de détecter le virus par test PCR est plus importante avant l'apparition des symptômes. Après, cette probabilité diminue au bout de sept jours», a expliqué au Figaro Anurag Agarwal. D’où la nécessité de réaliser une radio des poumons.