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Avec « Le silence blanc », Mokhtar Chaoui traite des sujets très sensibles que sont le sort des fillettes du Maroc profond, « vendues » par leurs parents à cause de la misère, de l’enclavement que vivent les Marocains des zones montagneuses dont on oublie jusqu’à l’existence et qui tombent chaque hiver comme des mouches, des petites bonnes qui vivent comme des esclaves chez des riches et dont le corps reste à la merci des fantasmes des lalla/Sidi et de leurs enfants, et des enfants abandonnés à la rue, victimes de toutes les vexations policières et sociales.
Choumicha, la petite héroïne du « Silence blanc », vivra tout cela à la fois. Son existence est une odyssée de mauvaises fortunes. Chaque fois qu’elle croit s’en sortir, un autre malheur lui tombe sur la tête. Pour vivre quelques moments de joie, elle s’invente son propre monde, loin des humains, et s’y réfugie chaque fois que les mortifications l’accablent. Cela dure quelques années jusqu’à ce qu’elle rencontre Michel Charme, un vieil écrivain français dont la verve a tari et qui s’est installé à Tanger pour retrouver sa muse. De leur rencontre naîtront des œuvres dont l’enfant est l’artiste et l’adulte l’artisan. Il est donc question dans « Le silence blanc » de deux histoires qui s’entremêlent et qui se croisent à la fin pour nous dire que l’art reste le dernier refuge des déshérités. Par ailleurs, le vendredi 27 novembre à partir de 18h30, la Fondation organise une autre rencontre qui aura pour thème « Orient, Occident, dites-vous ? » avec D. Khireddine Mourad. Qu’est-ce que l’Orient ? Qu’est-ce que l’Occident ? Si déjà le géographique laisse accroître que nous avons là deux données spatiales, qu’en est-il dès lors de nos représentations – de nos illusions de ces lieux de nos imaginations, ou de l’histoire, ou encore d’une certaine épistémologie trompeuse ? C’est autour de ces question que portera l’intervention tout en s’attachant à relever d’une part l’utopie de prétendre qu’ils s’opposent l’un à l’autre, tant leur paysage ethnique, religieux et culturel se transforme, se diversifie, s’enrichit – ou selon certains se dégrade – au gré d’une incessante transhumance humaine, tantôt violente tantôt apaisée ou, d’autre part, de prétendre qu’ils se confondent l’un dans l’autre, au regard de l’acharnement qu’ils mettent à faire prévaloir une altérité exacerbée qui serait porteuse de chocs multiples.