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"Après avoir lancé une provocation qui a atteint sa cible et attiré une grande attention sur un thème éthique fondamental, nous allons inviter des athlètes africains, contrairement à ce qui avait été annoncé", a déclaré Fabio Carini, organisateur de la course, dans un communiqué transmis aux agences italiennes.
Peu auparavant, la Fédération italienne d'athlétisme avait annoncé l'ouverture d'une enquête autour de ce semi-marathon prévu le 5 mai et de la décision des organisateurs de n'inviter que des Européens au nom du refus de "l'exploitation" des athlètes africains.
"La Fédération italienne d'athlétisme annonce que ses instances ont immédiatement ouvert une enquête visant à examiner les faits et les éventuelles violations de ses normes et règlements commises par des clubs affiliés ou des licenciés", précisait ce communiqué.
Cité samedi matin par le quotidien La Repubblica, M. Carini expliquait son choix initial de ne pas inviter de coureurs africains par sa volonté de "marquer le coup afin que soient prises des mesures permettant de réglementer ce qui est actuellement un commerce d'athlètes africains de grande valeur, qui sont purement et simplement exploités".
"Je reconnais que nous aurions dû soulever le problème de façon différente et avec un timing différent et c'est ce que nous ferons. Je regrette les réactions provoquées par cette décision et je présente mes excuses à ceux qui se sont honnêtement sentis offensés", a déclaré M. Carini dans son communiqué de samedi soir.
En même temps que la Fédération d'athlétisme, le secrétaire d'Etat Giancarlo Giorgetti (Ligue, extrême-droite), chargé des sports au sein du gouvernement, avait également annoncé qu'il comptait "ouvrir une enquête".
Le vice-Premier ministre Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, antisystème) avait de son côté estimé que même s'il était "juste de combattre l'exploitation des coureurs africains", "ce n'est pas comme ça qu'il faut le faire".
"Ce n'est pas en les excluant d'une course qu'on va combattre ce problème. Au contraire, c'est comme ça qu'on aggrave les problèmes et cette histoire telle qu'elle ressort actuellement frise la folie", a encore déclaré M. Di Maio.
Plus tôt dans la journée, la députée européenne Isabella De Monte (Parti démocrate, centre-gauche), candidate à sa réélection dans la circonscription nord-est de l'Italie, avait déjà dénoncé une "épuration par le sport" et avait parlé d'une décision "grave et indigne".
Enquête sur une photo présumée du corps d'Emiliano Sala sur les réseaux sociaux
"Nous avons pris connaissance d'une photo, présentée comme celle du corps de M. Sala, qui a été partagée sur les réseaux sociaux", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police du Dorset. "Nous enquêtons sur cet incident".
"Nous sommes dégoûtés que quelqu'un ait pu faire ça", a aussi confié ce porte-parole. "C'est clairement un moment très difficile pour la famille de M. Sala et ils ne devraient pas avoir à endurer de douleur supplémentaire, douleur que cet acte honteux va forcément causer".
La famille Sala est en deuil après la disparition d'Emiliano, joueur du FC Nantes transféré à Cardiff en janvier. C'est lors de son voyage vers la ville galloise que l'Argentin est décédé dans le crash de son avion, qui s'est abîmé dans la Manche le 21 janvier.
Son corps avait été retrouvé plus de deux semaines après la disparition de l'appareil, à 67 mètres de profondeur. L'attaquant avait 28 ans.
Son père, Horacio, a également succombé vendredi dernier à une crise cardiaque chez lui à Progreso, en Argentine. Il était âgé de 58 ans.