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Il est aussi nécessaire qu’il «tienne compte des exigences que le pacte vert pour l’Europe - un ensemble de mesures visant à engager l’UE sur la voie de la transition écologique – imposera aux produits importés dans l’UE d’ici à 2030», a-t-il estimé dans un entretien accordé à la MAP.
Thomas Pellerin fait particulièrement allusion à celles spécifiant que les produits textiles doivent autant que possible être fabriqués à partir de fibres recyclées.
Se référant aux données publiées par la Banque mondiale, il a rappelé que «près de 78 milliards de dollars sont nécessaires pour verdir l'industrie marocaine et mobiliser l’investissement, en faveur, entre autres, d'un textile durable et compétitif».
Cela représente un investissement annuel de 3,5% du PIB d’ici 2050, a-t-il relevé dans cet entretien assurant au passage que c’est au cœur de la stratégie d'IFC au Maroc».
A ce propos, étant donné que l’IFC est la plus grande institution mondiale de développement axée sur le secteur privé dans les pays en développement, le responsable explique que c’est à cette organisation du Groupe de la Banque mondiale qu’incombe d’apporter un accompagnement unique sur trois plans principaux.
Le premier plan consiste à jouer un rôle fédérateur pour mobiliser tous les acteurs, domestiques et internationaux. Le second vise à «fournir un appui technique et une expertise sectorielle pour aider l’ensemble du secteur à prendre le train de la circularité».
Quant au troisième plan, il implique que l’organisme apporte «un accompagnement financier direct aux leaders du marché – pas uniquement en termes de taille d’investissements mais également en termes de leur capacité d’innovation et de transformation du secteur».
Au cours de cet entretien, Thomas Pellerin a affirmé que le secteur du textile est prioritaire pour l’IFC au Maroc et que «l’appui à la transition vers le circulaire s’inscrit directement dans la lignée de nos actions stratégiques d’appui à la décarbonation de l’industrie dans le pays».
Plus généralement, le responsable régional en charge de l'investissement à l’IFC affirme que « la relance verte du Maroc est l’un des piliers de la stratégie d’IFC pour le pays».
L’occasion pour ce dernier de rappeler qu’un accord de «prêt vert» (une forme de financement qui met à disposition des fonds pour financer des projets verts) de 100 millions d'euros a été signé, en avril dernier, entre l’IFC et l’OCP pour la construction de quatre centrales solaires devant permettre au groupe industriel de réduire son empreinte carbone et d'accroître sa production d'engrais verts.
Thomas Pellerin rappelle également qu’en matière de finance durable, l’organisme international a émis en 2017 le premier green bond en devises au Maroc via la Banque Centrale Populaire (BCP) et a soutenu l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) pour la mise en place du guide technique des émissions d’obligations vertes (qui permettent le financement de projets ayant un impact sur le changement climatique et un impact social).
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, l’«IFC continue d’accompagner le secteur financier en s’associant à Bank Al-Maghrib (BAM) pour développer un cadre sur les risques climatiques et accompagner deux banques marocaines sur ce sujet».
Concernant la décarbonation, le responsable note que l’IFC a accordé, en 2020, le premier prêt non souverain à la région de Casablanca pour l’extension de son tramway et pour soutenir la mobilité verte.
Il rappelle enfin que l’institution financière a «par ailleurs soutenu l’innovation et les start-up engagées dans la lutte contre le changement climatique avec notre programme d’accompagnement du Cluster Solaire».
De l’avis du responsable, l’IFC contribue au développement d’un marché des technologies en faveur du climat au Maroc afin de créer des emplois tout en aidant le pays à atténuer et réduire les risques climatiques.
Thomas Pellerin s’est enfin exprimé aussi sur les chantiers en cours au Maroc, précisant que ceux-ci «portent sur le développement d’éco-parcs industriels (notamment dans la région de Tanger), et la promotion de l’efficacité des ressources (resource efficiency) dans le secteur pharmaceutique», a-t-il conclu.
Alain Bouithy