Le secteur de l'assurance en Afrique encore peu développé

L’Afrique doit construire une offre d’assurance adaptée aux besoins et réalités des populations du continent et trouver les bons canaux de distribution, a relevé, récemment à Marrakech, le DG de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR), Bachir Baddou, à l’ouverture de la 43ème conférence et assemblée générale de l’Organisation des assurances africaines (OAA), organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.
S'exprimant à l’ouverture de cette rencontre initiée sous le thème "L’assurance africaine entre les défis actuels et émergents", M. Baddou, également président du comité d’organisation de la rencontre, a souligné que l'industrie de l'assurance doit continuer à se structurer et à croître en mettant en place des couvertures à même de répondre aux besoins des populations et à leur pouvoir d'achat.
Il a aussi précisé que le marché national de l'assurance a réussi, en quelques années, une véritable transformation qui en fait aujourd'hui un des secteurs clés de l'économie nationale avec pas moins de 13 milliards de dollars investis par les entreprises d'assurance dans l'économie marocaine participant ainsi activement à son financement.
De son côté, le président de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, Hassan Boubrik, a fait savoir que le secteur des assurances joue un rôle majeur en couvrant les populations et les entreprises contre un certain nombre de risques auxquels elles sont exposées, et aussi en contribuant, grâce à une épargne de long terme mobilisée, notamment par le biais de l'assurance vie au financement de l'économie.
Il a, toutefois, déploré que le secteur de l'assurance en Afrique reste encore peu développé et représentait à peine 1,5 % du marché mondial, appelant à poursuivre les efforts pour faire émerger une véritable industrie de l'assurance en Afrique qui joue pleinement son rôle de couverture pour une large partie de la population et contribuant efficacement au financement des besoins en investissements.
Quant à la présidente de l'Organisation des assurances africaines, Lamia Ben Mahmoud, elle a indiqué que cette rencontre constitue une véritable opportunité pour instaurer entre les assureurs et les réassureurs un partenariat solidaire qui puisse les aider à améliorer l’accès aux services d’assurance et à édifier une assurance africaine solide et complémentaire.
Mme Ben Mahmoud a également précisé que cette édition sera marquée par un événement majeur notamment la présentation du Baromètre de l’assurance africaine, une étude qui dresse l’état des lieux et les perspectives d’avenir du marché d’assurance en Afrique estimé à 69 milliards de dollars.
Organisé du 8 au 11 mai courant, cette manifestation a représenté une excellente opportunité pour un échange fructueux des idées et des expériences ainsi qu’une occasion propice aux participants pour tisser de nouvelles relations d’affaires et développer celles déjà existantes dans le domaine de l'assurance en Afrique.
Les participants ont traité de plusieurs thèmes, lors de cette manifestation, à savoir "Tendances règlementaires de l’assurance et de la réassurance Africaines", "Le terrorisme mondial et autres risques politiques; impact sur l'Industrie africaine de l'assurance et la Réassurance, "L'utilisation du rating et l'impact de la note souveraine sur l’industrie de l'assurance en 2016 : table ronde" et "Les solutions des principaux défis de l’assurance agricole indicielle en Afrique".