Quel bilan faites-vous de votre 1er tour?
Dans la cocotte-minute de Luanda qui garde la chaleur et l'humidité on a complètement raté notre premier match (contre le Malawi: 3-0). Après cette entame catastrophique contre l'équipe supposée la plus faible, il fallait jouer serré. J'ai apprécié notre réaction psychologique contre le Mali. Sur le plan tactique et physique, on a répondu présent. Ensuite, contre l'Angola, on était nettement supérieur en 1re période. Lors des 20 dernières minutes, on s'est contenté du nul qui satisfaisait les deux équipes".
Comprenez-vous la colère du Mali après ce nul qui l'élimine?
On a joué un match à 14h mais le Mali a eu un jour de plus de récupération. Les deux équipes ont été lésées et nous, on n'a pas protesté. Cependant, il faut trouver une solution. La CAF doit vraiment modifier son règlement pour le mettre en adéquation avec celui de la Fifa. Ce sont deux erreurs fondamentales dans ce tournoi".
Avez-vous levé vos doutes d'avant CAN?
Dans un contexte difficile car la CAN est mal placée, l'objectif minimal était de voir comment les joueurs s'adapteraient aux conditions de jeu et de passer en quart. Nous avons retrouvé une grande confiance dans notre jeu car nous ne sommes plus sous pression. On joue de façon plus collective et on parvient à mieux conserver le ballon. Cela nous permet de travailler encore plus pour le Mondial car ensuite, le calendrier est compliqué à gérer. Quel que soit le résultat face à la Côte d'Ivoire, l'objectif est atteint. Je suis déjà satisfait".
La Côte d'Ivoire n'est-elle pas un trop gros morceau pour l'Algérie?
R: "C'est un super calibre, stable depuis plusieurs années, un test intéressant. Cette équipe impressionne par la qualité de ses résultats, de ses joueurs et de son banc. Elle a très peu de failles. Ses stars sont actuellement un peu en dedans mais elles peuvent renverser la situation. Je vais dire à mes joueurs de se régaler, de jouer sans aucun complexe. Et si les choses se mettent à bien tourner, on peut les bousculer".
La défaite contre le Malawi n'a-t-elle pas servi à évacuer l'euphorie qui a suivi la qualification?
Cela a été une excellente leçon pour le public, la presse et même les joueurs. Tout le monde pensait que nous étions invincibles alors que deux ans avant on était au plus bas. Pendant les qualifications, on a surtout compensé nos lacunes techniques par notre volonté. On ne doit pas attendre 24 ans pour revenir au Mondial! Après la qualification, tout le monde était sur un nuage et cette claque a été excellente. Cela a aussi permis de faire le tri entre ceux qui nous aiment et ceux qui nous dénigrent.
Effectivement, on sent beaucoup de tensions autour de votre équipe...
Depuis le stage, il règne une bonne entente extraordinaire dans l'équipe. Il n'y a pas eu de gros problème. Mais malheureusement, une petite partie de la presse algérienne a colporté des mauvais scenarii pour déstabiliser l'équipe et le sélectionneur. Certains ont même dit que j'avais démissionné. C'était sciemment orchestré. Avec les victoires, les choses sont rentrées dans l'ordre mais cela a créé un mauvais climat. Cela aussi, c'est une bonne leçon!"