Le régime Assad tenu pour responsable d'une attaque au gaz sarin


Samedi 28 Octobre 2017

L'ONU a accusé clairement jeudi le régime de Damas d'être responsable d'une attaque au gaz sarin qui a tué plus de 80 personnes en Syrie en avril, Washington affirmant de son côté que le régime de Damas n'avait "pas d'avenir".
"Nous ne pensons pas qu'il y ait un avenir pour le régime Assad et la famille Assad", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, peu avant le rapport de l'ONU mettant en cause le pouvoir syrien.
"Je pense l'avoir dit à plusieurs occasions. Le règne de la famille Assad arrive à sa fin, la seule question qui reste est de savoir comment cela sera provoqué", a-t-il poursuivi devant des journalistes à Genève où il a rencontré l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. Un message qui avait rarement été aussi clair.
Ces propos et, quelques heures après, le rapport très attendu des experts de l'ONU et de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) ont éclipsé l'annonce dans la journée d'un nouveau cycle de pourparlers.
L'attaque au gaz sarin du 4 avril à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb (nord de la Syrie), alors contrôlée par des rebelles et des jihadistes, a fait 83 morts selon l'ONU, au moins 87 dont plus de 30 enfants selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Après l'attaque, les Etats-Unis avaient lancé leur première action militaire contre le régime en six ans de guerre, tirant 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate (centre) dans la nuit du 6 au 7 avril.
Le rapport a conclu, comme l'affirmaient notamment Washington, Londres et Paris, que le régime de Damas est bien responsable de l'attaque. Les éléments rassemblés vont dans le sens du "scenario le plus probable" selon lequel "le gaz sarin a été le résultat d'une bombe larguée par un avion", affirme le rapport, "certain que le responsable de cette attaque sur Khan Cheikhoun est le régime syrien".
"Le Conseil de sécurité doit envoyer un message clair: aucun usage d'arme chimique ne sera toléré et il faut apporter un soutien total aux enquêteurs indépendants", a réagi de son côté l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley.
"Tout pays qui se refuse à le faire ne vaut pas mieux que les dictateurs et les terroristes qui utilisent ces armes terribles", a-t-elle ajouté.
Le rapport a délivré une "conclusion claire", a abondé le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui a exhorté "la communauté internationale à s'unir pour tenir le régime de Bachar al-Assad responsable" de cette attaque.
"J'appelle la Russie à cesser de couvrir son abject allié et tenir son propre engagement, qui est de s'assurer que les armes chimiques ne soient plus jamais utilisées", a-t-il réclamé.
Les images des habitants agonisants de Khan Cheikhoun, dont de nombreux enfants, avaient frappé la communauté internationale. Le président américain Donald Trump avait notamment qualifié de "boucher" son homologue syrien.
Mais les propos de son secrétaire d'Etat jeudi, dont la fermeté tranchait avec les précédentes prises de position de Washington, ont fait grincer des dents dans le rang des alliés de Bachar al-Assad.
"Nous ne devrions pas anticiper l'avenir, le futur seul sait ce qui attend chacun", a ainsi répondu l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vasily Nebenzia.
L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait indiqué plus tôt dans la journée qu'un nouveau cycle de pourparlers sur la Syrie se tiendrait à partir du 28 novembre à Genève, sous l'égide de l'ONU.
Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a réclamé vendredi des sanctions contre les responsables d'attaques chimiques en Syrie, au lendemain d'un rapport de l'ONU concluant à la responsabilité du régime syrien dans l'attaque au gaz sarin sur la localité de Khan Cheikhoun.
"Le Conseil de sécurité devrait agir rapidement pour assurer que des comptes soient rendus, en imposant des sanctions contre les individus et entités responsables d'attaques chimiques en Syrie", indique dans un communiqué HRW, ONG internationale basée à New York.


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