L'impact variera en fonction des saisons et des régions. Mais la hausse des températures prévue pour 2035 conduira à une augmentation moyenne des prix de l'alimentation de 1,49 point de pourcentage par an dans le meilleur scénario, ont calculé les auteurs de l'étude diffusée dans Communications Earth and Environnement, une revue de la société d'éditions scientifiques Springer Nature.
Dans le pire des scénarios, l'augmentation sera de 1,79 point de pourcentage.
L'effet sur l'inflation globale serait de respectivement 0,76 et 0,91 point de pourcentage.
En comparant les données historiques sur les prix et sur les conditions climatiques de 121 pays entre 1996 et 2020, "nous avons trouvé des preuves solides que des températures plus élevées, en particulier en été et dans des régions chaudes, provoquent des augmentations de prix dans l'alimentation", a résumé un des auteurs de l'étude, Maximilian Kotz, auprès de l'AFP.
Les chercheurs, de l'université de Potsdam et de la Banque centrale européenne, ont ensuite extrapolé ces données en se basant sur les conditions climatiques prévues à l'avenir, entre 2035 et 2060.
Ces dernières "entraîneront probablement des augmentations de l'inflation alimentaire et de l'inflation globale dans le monde entier, en particulier dans les régions qui sont déjà plus chaudes, donc dans l'hémisphère sud", a indiqué Maximilian Kotz. L'Afrique et l'Amérique du Sud seront les continents les plus touchés.
Dans l'hémisphère nord, la hausse des températures fera grimper les prix "surtout l'été", a-t-il ajouté.
Les chercheurs n'ont, en revanche, pas trouvé d'impact significatif du réchauffement climatique sur les autres composantes des dépenses des ménages, si ce n'est sur les prix de l'électricité.
C'est assez "cohérent" avec les études montrant que "l'agriculture est particulièrement sensible aux impacts climatiques", a relevé Maximilian Kotz.
Les auteurs de l'étude se sont aussi penchés plus spécifiquement sur l'impact de la vague de chaleur en Europe à l'été 2022, qui a probablement fait grimper l'inflation alimentaire de 0,67 point de pourcentage, avec un impact plus important dans le sud de l'Europe.
"Le changement climatique va amplifier l'ampleur de ces chaleurs extrêmes, et donc leur impact potentiel sur l'inflation", souligne l'étude.