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Avec ses compères Khaled et Faudel, Rachid Taha avait attiré 16.000 personnes dans la salle de concert parisienne de Bercy en septembre 1998 pour “1, 2, 3... Soleil”. Ce concert avait marqué l’apogée du raï dans une France “black-blanc-beur”, encore éblouie par les deux buts de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du monde de football. A cette époque, le raï est en haut de l’affiche, comme le rock, la pop ou le rap. En France, mais aussi à l’international avec des porte-drapeaux comme Cheb Mami, «premier chanteur raï à s’être produit aux Etats-Unis», rappelle le journaliste Rabah Mezouane, spécialiste de cette musique. Un Cheb Mami qu’on entendra plus tard chanter en duo avec des sommités comme Sting ou Zucchero.
C’est au milieu des années 80 que le raï explose: sous l’influence de “Chebs” (jeunes), cette musique traditionnelle de la région d’Oran se modernise et s’électrifie. Après un premier festival raï à Oran en 1985, elle débarque en France à l’occasion d’un festival en banlieue de Paris en janvier 1986.
En quelques années, le raï élargit son public, intéresse les grandes maisons de disques et se trouve des stars. Cheb Khaled devient le premier maghrébin à entrer au Top 50 au début des années 90 avec son tube “Didi”, chanson pour laquelle il a toutefois été récemment condamné pour plagiat. Pour Rachid Taha, le concert du Zénith peut contribuer à redonner des couleurs à ce courant musical. «On a besoin de cette musique aujourd’hui: si on avait mis en avant le raï, ses chanteurs, ses musiciens et ses danseurs, plutôt que les imams, on n’en serait pas là! Alors on va rattraper le coup», espère la tête d’affiche de la soirée qui doit réunir plus d’une cinquantaine d’artistes. Khaled et Faudel ne figurent pas sur la liste des participants tenue à jour sur la page Facebook de l’événement, mais «tout est possible dans le raï», précisent les organisateurs.