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En cause : le fait que les aires cérébrales qui détectent l’ethnicité sont étroitement liées à celle gérant les émotions. Mais des scientifiques sont aujourd’hui allés plus loin : selon leurs travaux publiés dans la revue Psychological Science, il serait possible de détecter les préjugés racistes en réalisant un scanner du cerveau.
Pour en arriver là, les psychologues Tobias Brosch de l’Université de Genève, Eyal Bar-David et Elizabeth Phelps de l’université de New York ont examiné l’activité cérébrale de plusieurs sujets à qui ils ont fait regarder des photos de visages noirs ou blancs. Plus précisément, ils ont examiné l’activité au niveau de l’aire fusiforme des visages, celle qui, comme son nom l’indique, est responsable de la perception des visages. Après cela, ils ont soumis les participants à une tâche visant à évaluer leurs préjugés racistes inconscients ou non.
Au cours de l’expérience, les scientifiques ont alors constaté que les préjugés racistes modifiaient la manière dont cette aire du cerveau interprétait les visages en fonction de s’ils étaient noirs ou blancs. Plus parlant encore, Brosch, Bar-David et Phelps ont expliqué qu’ils étaient capables de prédire la race du visage observé, simplement en regardant l’activité de l’aire fusiforme, mais ce, uniquement lorsque l’observateur avait de forts préjugés racistes.
D’après les auteurs, ces résultats montrent que la manière dont les visages de Blancs et de Noirs sont représentés dans cette région cérébrale diffère chez les personnes avec de plus forts préjugés racistes conscients, comparé à ceux qui en ont moins voire pas du tout. Ceci implique également que les personnes racistes pourraient réellement percevoir les visages de Blancs et de Noirs de telle façon qu’ils semblent plus différents.
“Ces résultats suggèrent qu’il pourrait être possible de prédire des différences dans les préjugés raciaux implicites à un niveau individuel en utilisant des données cérébrales”, a noté Tobias Borsch cité dans un communiqué de la revue.
Toutefois, les recherches doivent encore être poursuivies avant que cela ne soit réellement envisageable.
“Bien que ces découvertes puissent être d’intérêt au vu des implications comportementales et sociétales des préjugés raciaux, notre capacité à les prédire à l’aide de données cérébrales est relativement modeste à ce jour”, a précisé Elizabeth Phelps.