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Force est de rappeler que ce projet a déjà suscité des remous dans plusieurs autres villes. Mardi 19 juin, les employés du site de Tanger ont ainsi arrêté de travailler pour dénoncer les conséquences de ce plan. Ce qui a causé une pénurie de lait dans toute la ville suite à la suspension de la distribution des produits de l’entreprise. D’autres sites ont également rejoint la grève dont ceux d'Oujda et de Salé. Meknès s’est par la suite jointe à cette grève, suivie de Taza, Guercif, Témara, Rabat et, finalement, Casablanca.
Pour Meknès et Oujda, la grève n’a pas duré très longtemps. Le syndicat a fini par céder et le projet a été appliqué. Les ouvriers de Casablanca, en revanche, sont très déterminés à faire front contre lui le temps qu’il faudra. Un communiqué de leur syndicat affirme qu’ils poursuivront leur grève tant qu’ils n’auront pas obtenu leurs droits. Il insiste également sur leur rejet catégorique de ce plan qu’ils qualifient de projet « de mauvais augure ».
Selon des sources concordantes, il vise à réduire le nombre de salariés par camion (un conducteur et un aide vendeur), et à introduire un nouveau concept de paiement basé sur les objectifs (chiffre d’affaires, changement de fonctions…) au lieu des commissions. Ces mesures sont considérées par les employés comme injustes et n’ayant pour but que de réduire leurs salaires. Il violerait également les dispositions de l’article 19 de la convention collective signée avec les employés et les syndicats.
De son côté, Centrale-Danone maintient, selon la même source, toujours sa position et refuse de négocier sérieusement.
Abdelaziz El Orf, syndicaliste représentant des salariés à l’agence de Salé, a affirmé à ce propos qu’une réunion a été tenue mercredi dernier à Casablanca avec des responsables de la société mais elle n’a abouti à aucun résultat, mais seulement à quelques propositions qui ne répondaient pas aux attentes des employés et sans aborder le plan « Tareq », objet principal du conflit. Il a également ajouté que deux représentants de la société ont été reçus à Salé mais ils n’ont proposé que des solutions temporaires et affirmé que le plan en question est une ligne rouge à ne pas franchir.
Une réunion a été d’ailleurs tenue le 16 de ce mois par le bureau syndical des employés de Centrale-Danone pour dresser le bilan de la grève et de la séance de travail du 13 juillet avec la direction de l‘entreprise en présence des autorités locales. Dans ce cadre, les salariés ont décidé de poursuivre leur mouvement et exprimé leur rejet du PV de celle-ci qui ne répond pas à leur demande de suspendre le projet Tareq et sa remise sur la table des négociations.
Ils ont également imputé la responsabilité de la dégradation de la situation sociale et de production à l’entêtement des responsables de la Centrale-Danone qui persistent dans leur volonté d’imposer leur plan de restructuration que tous les salariés de l’entreprise ont rejeté.
Par ailleurs et selon un journal paraissant à Casablanca, la direction de Salé aurait demandé aux employés en grève de justifier ce qu’elle considère comme “un arrêt de travail injustifié qui a causé des pertes à la société”.
L’entreprise serait même allée jusqu’à proposer à certains d’entre eux une somme d’argent contre la présentation de leurs démissions, affirme un employé de la Centrale- Danone à Casablanca. Les bureaux syndicaux précisent que depuis que la société française a acquis la majorité des actions de la Centrale Laitière, plusieurs salariés ont été licenciés abusivement afin d’instaurer un climat de peur au sein de l’entreprise.
Centrale-Danone se trouve, pour la première fois, confrontée à ce genre de situations. Premier distributeur des produits laitiers au Maroc, elle a su préserver sa place sur le marché national. Mais les problèmes sociaux auxquels elle se trouve confrontée risquent de faire tache dans son parcours. Les responsables affirment qu’ils sont conscients de la situation et qu’ils vont faire le nécessaire pour y faire face.