Cette mesure "détruit toute chance de dialogue et de paix", a souligné le président Hadi depuis Aden, grande ville du sud du Yémen où il est arrivé récemment de son exil en Arabie saoudite.
Elle confirme que les "miliciens (nom donné aux Houthis et à leurs alliés, les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh) persistent à vouloir répandre le chaos et les destructions".
Il a appelé, par la voix d'un porte-parole cité par l'agence officielle Saba, la communauté internationale à "condamner cette démarche et à faire endosser aux miliciens la responsabilité de l'effondrement des efforts de paix".
Les Houthis, qui occupent la capitale yéménite Sanaa et de vastes territoires dans le pays du sud de la péninsule arabique, ont annoncé lundi avoir formé un gouvernement, mettant en péril les efforts de paix déployés par les Nations unies.
La communauté internationale espérait que le mouvement chiite participe à la formation d'un gouvernement d'unité nationale comprenant des représentants du gouvernement en exil, soutenu par une coalition armée de pays arabes et que conduit l'Arabie saoudite.
Les Houthis avaient déclaré à la mi-novembre être disposés à cesser les combats et à entrer dans un gouvernement d'union nationale.
Soutenus par l'ancien président Ali Abdallah Saleh, les Houthis administraient jusque-là leurs territoires via un "Conseil politique suprême" qui a annoncé lundi la formation du gouvernement.
"(...) Le gouvernement, formé dans le contexte difficile que traverse le pays, est chargé de remettre de l'ordre dans la situation interne et de réagir à l'agression saoudienne", a dit le Conseil politique suprême dans un communiqué diffusé par l'agence de presse Saba.
Un représentant du gouvernement en exil a jugé que cette décision témoignait d'un "mépris, non seulement à l'égard du peuple yéménite mais également de la communauté internationale".
L'ONU tente d'obtenir un cessez-le-feu et de former un gouvernement d'union nationale incluant toutes les parties en conflit.
La guerre au Yémen a fait en 20 mois plus de 7.000 morts et près de 37.000 blessés, selon l'ONU.