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a été émerveillé par son verbe magique. Ahmed Lamsayeh tenait à faire
prévaloir les profondeurs du lexème, le faisant
sortir de son état brut
et presque insignifiant.
A Ouarzazate, “Libé”
l’a rencontré pour vous.
Entretien.
Libé: Qu’est-ce qui distingue votre participation au Festival Tamawayt à Ouarzazate?
Ahmed Lamsayeh : C’est la deuxième fois que je participe au Festival Tamwayt, et je considère que ma contribution est une sorte de soutien à l’Association Anfass qui lutte avec des moyens limités, pour organiser un festival de cette ampleur. J’aime bien, en effet, ce mariage de la musique et la poésie que les organisateurs essayent de consacrer depuis déjà 7 ans. Il faut souligner que le volet musical de la programmation contredit tout ce que les médias publics galvaudent de manière permanente. On cherche ainsi à mettre l’accent sur cette musique qui se joue à l’ombre des lumières artificielles. Il faut également se féliciter d’un autre phénomène, à savoir que dans la même soirée, l’on a assisté à une variété de genres et de langues.
Considérez-vous que le verbe des rappeurs fait partie de ce genre poétique ?
Le rap était un genre musical provocateur envers le système et la société qui lui ont donné naissance. Il s’inscrit dans le cadre d’une vision intellectuelle et culturelle. Chaque génération crée sa propre musique, ses propres paroles, le nôtre est exprimé par l’expérience Ghiwane. Je ne veux surtout pas donner des jugements de valeurs, mais chaque genre a sa particularité.
Qu’en est-il de notre dialecte marocain ?
La difficulté de l’écriture du zajal est que la poésie repose sur la métaphore et l’image poétique, et la langue dialectale est pleine de métaphores et d’images fortes. Et si l’on ne le façonne pas dans notre esprit et à travers notre création, on va dire et reproduire simplement ce qui se dit dans la rue et n’entendre ainsi que l’écho d’une langue quotidienne sans images poétiques. Le parolier est un créateur de mots et un concepteur d’une œuvre. Ceux ayant choisi cette voie créative manifestent leur singularité et s’intègrent dans un horizon moderne de l’écriture.