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Hasard de calendrier ? Le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies effectue depuis hier sa première visite officielle au Maroc et ce pour évaluer la situation de privation de liberté dans le pays. Une mission qui s’étendra pendant dix jours et au cours de laquelle ces experts indépendants visiteront plusieurs centres de détention, y compris des prisons et des commissariats de police.
Mohamed Sektaoui le dit haut et fort. Les défenseurs des droits de l’Homme, ceux-là mêmes dont la Journée internationale a été célébrée hier 9 décembre, sont déçus. « On attendait une rupture avec le passé. On attendait un Maroc différent, celui de l’après 2011. On attendait un gouvernement mobilisé dans la concrétisation des principes des droits humains portés par la Constitution. Ce gouvernement émane des urnes et il est surtout lié par une sorte de contrat avec tous ces citoyens du Mouvement du 20 février qui ont manifesté pour la dignité humaine, une justice équitable et des conditions de vie acceptables. Force est de l’admettre aujourd’hui : l’Exécutif que préside Abdelilah Benkirane est resté sourd à toutes ces revendications ».Ce sont les mêmes inquiétudes que partage Hassan Semlali, le président de la Fondation Driss Benzekri.
Attention à la
précipitation
Cet avocat dans le civil, ancien détenu politique qui a traversé les années de plomb, ne cache pas ses craintes face à d’éventuels retours en arrière. « La Constitution a énoncé des principes de base relatifs aux droits humains. En plus d’acquis humanitaires, il y a dans cette Loi suprême des principes fondateurs concernant la gouvernance ou encore la séparation des pouvoirs. Le gouvernement Benkirane en est à sa troisième année législative et rien n’a été fait pour donner vie et cadre à tous ces principes. En fait, cette phase législative aurait dû voir la concrétisation de ces principes constitutionnels en lien avec les droits humains », dit-il tout en mettant en garde contre toute précipitation dans leur mise en œuvre.
Depuis plusieurs mois déjà, le plan national des droits de l’Homme et de la démocratie est sur le bureau du chef du gouvernement. Les activistes impliqués dans la défense des droits de l’Homme attendent désespérément qu’un tel plan, revu et mis à jour, soit adopté par l’Exécutif. Habib Belkouch, le président du Centre d’études en droits humains et démocratie, en fait partie. « Le plan national des droits de l’Homme et de la démocratie a été élaboré il y a neuf ans. L’union européenne avait débloqué des fonds importants pour soutenir ce projet. C’est un tel plan qui permettrait de s’inscrire dans une stratégie de promotion de droits humains et de principes prônés par la Constitution de 2011. Il ne faut surtout pas oublier que cette Constitution est un engagement de l’Etat pour que soit érigé un projet de société déterminé. A l’évidence, ce gouvernement ne l’entend pas de cette oreille ».
Dans le microcosme des défenseurs des droits de l’Homme, la déception est immense. Et l’inquiétude de plus en plus grande. Les activistes de l’amazighité ont, eux, rejoint le camp des déçus. En témoigne la déclaration annuelle du Réseau amazigh pour la citoyenneté «Azetta amazigh» relative à la situation des droits linguistiques et culturels amazighs durant l’année 2013.
A travers cette déclaration rendue publique à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme et du 65ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le Réseau amazigh réclame, entre autres, « la révision de la Constitution actuelle, dans la perspective d’adoption d’une Constitution démocratique qui sépare les pouvoirs et la religion, de la politique et l’Etat, et qui reconnaît l’égalité totale entre les langues et les cultures, ainsi qu’entre l’homme et la femme, et la levée de toutes les formes de discrimination ». « Nous demandons également la mise en œuvre urgente des dispositions des paragraphes 3 et 4 de l’article 5 de la Constitution, par une approche participative, et l’ouverture sur toutes les expériences et compétences intéressées par le sujet. Et nous rappelons ici le projet de loi organique, propre à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, qui a été préparé et proposé par notre association au gouvernement, institutions, partis et associations », précise Ahmed Arrehmouch, le coordonateur de « Azetta amazigh ».
Des Imazighen
en colère
Autre défenseur de l’amazighité en colère, Ahmed Assid. « En 2013, 13 rencontres ont été organisées par des associations ou partis sur la loi organique relative à l’amazigh. « Le gouvernement regarde ailleurs. Aucune commission n’a été formée. Sur les 19 lois relatives à l’amazighité, une seule a été adoptée. Ce dossier est loin d’être prioritaire chez Benkirane et ses troupes. D’ailleurs, depuis son arrivée au pouvoir, le chef du gouvernement n’a jamais rencontré les Imazighen », fustige ce chercheur fortement impliqué dans la cause de l’amazighité.
Sur le front des droits humains, une nouvelle qui a donné du baume au cœur à tous ceux et celles qui se battent pour la dignité des citoyens de ce pays. Le prix des Nations unies pour les droits de l’homme vient d’être décerné à Khadija Ryadi, l’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits humains. C’est le combat d’une activiste qui n’a jamais cherché à plaire ni à se compromettre qui a été très justement reconnu.