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Des statistiques qui suscitent plusieurs interrogations. D’abord, sur la validité même des chiffres avancés. En fait, Mustapha El Khalfi, ancien ministre de la Communication et actuel porte-parole du gouvernement et ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, et Nabil Benabdellah, ancien ministre de l'Habitat et de la Politique de la ville, avaient indiqué respectivement en 2013 et en 2014 que les statistiques réalisées à ce sujet font état de l’existence de près de 43.000 maisons ou logements menaçant ruine. Ceci d’autant plus que le recensement effectué par le ministère de l’Intérieur de 2012 avait révélé que le parc des habitations qui menacaient ruine (HMR) au niveau national s’élèvait à 43.734, dont 36.327 habitations occupées (soit 83 % du parc total) abritant 84.148 ménages et 7.407 habitations vacantes.
Les statistiques de l’Intérieur ont également précisé que ce phénomène se retrouvait essentiellement dans les villes qui concentrent 80% du parc, soit 35.204 habitations menaçant ruine. S’agissant de sa répartition spatiale, le phénomène des HMR touche toutes les régions du Royaume avec, néanmoins, une concentration autour de certains grands pôles urbains. En effet, plus de 60% du parc HMR identifié au niveau national se concentrent au niveau des régions de Meknès -Tafilalet avec 7.951 (soit 18 %), Marrakech-Tensift-AI Haouz avec 6.554 (soit 15 %), Fès-Boulemane avec 6.288 (soit 14 %) et le Grand Casablanca avec 5.831 (soit 13 %). Lorsque l’on affine l’analyse, on découvre qu’environ la moitié (49%) des ménages occupant le parc HMR se concentre au niveau de deux régions, à savoir celle du Grand Casablanca (20.733 ménages, soit 25 %) et celle de Fès-Boulemane (2047 ménages soit 24 %).
Les interrogations portent également sur le sort des programmes et mesures prises depuis 2012 pour éradiquer ce phénomène. Qu’en est-il donc des affirmations de l’ancien ministre concernant la résolution du problème des 4.000 unités de logement et ses annonces à propos de la rénovation par ses services de 22.000 autres unités dans le cadre d’un programme intégré? Qu’en est-il aussi de la convention pour le traitement des édifices menaçant ruine à Casablanca ; un projet d'une enveloppe de 1.759 millions de DH en vertu duquel 6.338 édifices menaçant ruine auraient été traités, dont 2.180 devaient être entièrement détruits, 956 détruits partiellement, alors que 2.921 édifices devaient être traités et 9.250 familles relogées ? Qu’en est-il également de l’annonce du relogement définitif de 6.100 familles sur un total de 9.250 ?
Loin de toute polémique, il est important de se demander comment Abdellah Fassi Fihri compte s’attaquer au phénomène de l’habitat menaçant ruine. Le nouveau ministre a sorti de son chapeau trois mesures : une actualisation des statistiques concernant ce fléau, la mise en œuvre des dispositions de la loi 94-12 relative aux constructions menaçant ruine, l’activation du rôle de l’Agence nationale de rénovation urbaine et de réhabilitation des bâtis menaçant ruine en tant que mécanisme chargé de superviser la mise en application des programmes urbanistiques et des projets relatifs à la rénovation urbaine et à la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine et, enfin, l’élaboration de programmes contractuels avec les parties prenantes, concernant le reliquat des bâtiments menaçant ruine, en se basant sur le recensement de 2012.
Pourtant, le ministre n’a pas pipé mot sur le sort de l’accord de partenariat signé en 2012 entre son département et les partenaires concernés d’un montant de 1.759 millions de DH, dont 306 millions de DH mobilisés par le ministère et portant sur le relogement de 9.250 familles dans le cadre du logement social.
Le ministre n’a pas donné non plus de détails concernant le fonctionnement et le rôle de cette Agence nationale dont les prérogatives chevauchent avec celles de plusieurs intervenants du secteur, ce qui risque de la neutraliser. En effet, cette Agence péche par l’absence de toute représentation territoriale et de champ d’intervention exclusif ainsi que par le fait qu’elle partage ses attributions avec les conseils municipaux, les autorités locales et les agences urbaines.