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Intervenant lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre n’a pas hésité à qualifier la question de l’octroi des bourses de vrai casse-tête vu les manquements constatés dans cette procédure qui relève, selon lui, de la compétence des commissions provinciales présidées par les gouverneurs.
Le ministre a pointé du doigt le clientélisme et le favoritisme qui règnent lors de la validation des dossiers.
Que propose-t-il donc pour mettre un terme à ce dysfonctionnement ? La solution la plus facile politiquement parlant : publier la liste des boursiers et des résidents des cités universitaires sur le site Internet de son département. Mieux, il a encouragé les parlementaires ainsi que l’ensemble des citoyens à dénoncer les étudiants qui ne remplissent pas les conditions requises. Une solution qui sera proposée également pour remédier à la question des étudiants issus de familles aisées et qui résident, contre toute attente, dans les cités universitaires.
A ce propos, Daoudi a annoncé que des consignes ont été données à tous les directeurs des cités universitaires pour lister ces étudiants avant de les expulser.
Evoquant le cas de la fille d’Abdelaziz Rabbah qui réside dans l’une de ces cités alors que sa situation sociale ne le justifie nullement, le ministre a préféré esquiver le débat en tournant autour du pot. « Je mets au défi quiconque de me citer le nom d’un fils ou d’une fille d’un ministre ou d’un parlementaire qui réside actuellement dans les cités universitaires. Et je suis prêt à expulser ces personnes dès aujourd’hui », a-t-il lancé.
Et qu’en est-il de l’incontournable réforme des commissions provinciales chargées des dossiers de bourse ? Y aura- t-il une modification du décret de 1993 relatif à la répartition territoriale des bourses ? Les conditions d'accès aux bourses seront-elles plus rigoureuses ? Là, c’est silence radio.
Daoudi qui est fier que le budget des bourses soit passé de 700 millions DH à 1,2 milliard et que le nombre des bénéficiaires s’est accru de 180.000 à 216.000, ne semble pas prêt à bousculer le statu quo actuel. Il juge opportun de donner du temps au temps. L’essentiel, pour lui, c’est faire semblant que la réforme est en route sans pour autant s’attaquer au vif du sujet et peu importe le nombre d’étudiants qui seront privés de leur droit à la bourse et au logement dans les cités universitaires et qui se voient dans l’obligation d'abandonner leurs études. Pire, ces mêmes étudiants seront probablement comptabilisés dans les 5 ou 10% d’étudiants qui seront tenus de payer leurs études comme leurs alter ego aisés conformément à la réforme du secteur de l’enseignement dont les grandes lignes seront déclinées en janvier prochain.