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Sorti fin août en Iran, "Mohammed", un long métrage réalisé par le cinéaste iranien Majid Majidi, raconte la vie d'enfant du Prophète de sa naissance à l'âge de 13 ans.
L'ambition du réalisateur est de casser "l'image violente" de l'islam projetée à travers le monde par les groupes armés jihadistes. Il espérait aussi que son film puisse "unir" et non diviser les musulmans sunnites et chiites qui se déchirent pourtant dans plusieurs pays de la région, de l'Irak au Yémen en passant par la Syrie.
Mais au début de l'année, le grand imam de l'Université Al-Azhar du Caire, Ahmed al-Tayeb, une des plus hautes autorités de l'islam sunnite, avait déjà rappelé son opposition à toute représentation du Prophète, affirmant que cela équivalait "à rabaisser son statut spirituel".
Dans le film de Majid Majidi, le visage de Mohammed enfant n'apparaît jamais, seulement sa silhouette et, par des effets spéciaux, sa vision du monde qui l'entoure.
« Ces dernières années, une mauvaise lecture de l'islam dans le monde occidental en a donné une image violente qui n'a strictement aucune relation avec sa vraie nature», explique le réalisateur dans un entretien accordé à l’AFP. A ses yeux, cette «mauvaise lecture» vient «de groupes terroristes» comme «l'Etat islamique qui n'ont pas de lien avec l'islam dont ils ont volé le nom» et qui veulent en projeter «une image terrifiante dans le monde». «En tant qu'artiste musulman (...) mon objectif était de créer une vision de l'islam qui change de celle qu'a l'Occident» et qui se résume souvent à un «terrorisme islamique attaché à la violence», affirme le cinéaste. Or, selon lui, «l'islam c'est la concertation, la bonté et la paix».
Interrogé sur la polémique et les violences que pourrait provoquer son long-métrage dans le monde musulman qui proscrit toute représentation du Prophète, Majid Majidi se veut confiant. «Des pays comme l'Arabie saoudite auront des problèmes avec ce film mais beaucoup d'autres pays musulmans l'ont réclamé», affirme-t-il. « «Mohammed» ne dépeint pas le Prophète lui-même mais le monde tyrannique qui l'entoure tel qu'il le voit à travers ses yeux d'enfant, de sa naissance à l'âge de 13 ans», insiste le cinéaste