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Au sein de la Commission nationale des médecins résidents et internes, l’incompréhension est à son paroxysme. L’indignation aussi. Au cœur de Rabat, face au ministère de la Santé, 6000 médecins sont violemment dispersés. « Comme si nous étions des casseurs ou que nous représentions une menace pour l’ordre public. Nos revendications n’ont rien de politique. Elles sont éminemment sociales. Ce que nous réclamons depuis l’enclenchement de notre mouvement procède de la justice sociale et de l’exercice digne de la médecine. Nous demandons une couverture sociale, l’intégration dès la première année d’internat, la rémunération des gardes et l’équivalence du doctorat de médecin en tant que doctorat d’Etat », rappelle avec force un médecin interne.
Depuis le début de leur mouvement, les médecins résidents et internes n’ont pas réussi à faire entendre leurs voix et, disent-ils, la ministre de la Santé est restée sourde à leurs revendications. Une marche de protestation – de nombreuses blouses blanches ont même parlé de marche de la colère- a été annoncée lors d’une conférence de presse donnée par la Commission nationale. Prévue le 25 mai, elle devait s’ébranler depuis le ministère de la Santé jusqu’au Parlement.
Mercredi matin, les médecins résidents et internes, mais aussi médecins de la santé publique se retrouvent donc devant le département ministériel aux destinées duquel préside Yasmina Baddou. « Des représentants de l’autorité sont venus nous voir pour nous demander poliment d’annuler la marche et d’observer un simple sit-in. Ils nous ont également annoncé que nos représentants allaient être reçus par Madame la ministre. Nous avons répondu favorablement à toutes ces demandes et avons par conséquent annulé notre marche pacifique. Nos représentants ont rencontré la ministre de la Santé. Il y avait également des représentants du ministère de l’Intérieur. Mme Baddou s’est montrée très agressive et a tenu des propos désobligeants. La réunion a tourné court. Nous n’avions plus aucune raison de ne plus marcher, pacifiquement, en direction du Parlement », fait valoir l’un des participants à cette marche durement réprimée.
Bousculades, panique, violence… Les images de la dispersion très musclée des médecins marocains ont fait le tour de la Toile. Les coups ont plu, souvent de manière insoutenable et aveugle. « Comment peut-on traiter des médecins de la sorte ? Ce ne sont quand même pas des Baltaguiya », s’indignait ce jeudi matin un célèbre médecin casablancais.
L’indignation est unanime. Le Syndicat national des médecins du secteur libéral a, dans un communiqué rendu public le jeudi 26 mai, condamné avec vigueur la répression qui s’est abattue sur les médecins résidents et internes, en incombe la responsabilité au gouvernement d’Abbas El Fassi et en appelle enfin à l’ouverture d’une enquête.
En attendant, les médecins résidents et internes ont décidé d’observer une grève des urgences dans les CHU ainsi que les centres hospitaliers périphériques du Maroc. Ce sont désormais les enseignants qui les assureront. « Des médecins, des chefs de service ont rejoint notre mouvement pour témoigner de leur solidarité et de leur soutien », annonce un membre de la Commission nationale, laquelle va tenir une assemblée générale dans les tout prochains jours. Autant dire que les problèmes de Yasmina Baddou sont loin d’être terminés.