Absence d’une vision globale
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Invité de la conférence-débat : «Quelle politique de santé sur les cinq prochains années?», organisée le 19 avril à Casablanca, le ministre a indiqué, chiffres à l'appui, que la situation du secteur est inquiétante, voire alarmante. Ainsi, il a précisé que le contact médical par habitant et par an ne dépasse pas les 76%, que le taux d'hospitalisation se situe à seulement 4,7%, soit 1,1 lit pour 1.000 habitants, que l'accès aux médicaments est aux alentours de 400 DH par habitant; que les ressources humaines en infirmières et en médecins ne dépassent pas, respectivement, les 9.000 et les 7.000 dont 25% dans les CHU, que le lot de santé par habitant ne dépasse pas 231$ et que plus de 57% des dépenses médicales sont à la charge des ménages.
Le ministre a expliqué également que le problème du secteur est aussi celui de la bonne gouvernance. Il souffre d'une forte centralisation des décisions conjuguée à l'absence d'une politique claire et d'une complémentarité entre le public et le privé.
Que propose donc le ministre pour s'en sortir ? M. Louardi propose 55 mesures qu'il a déjà engagées, 13 programmes et une réforme. Il a appelé à une réorganisation des urgences médicales, à un accès aux soins notamment dans les zones rurales et enclavées, à une amélioration de l'accueil et à l'instauration d'une nouvelle politique des médicaments. « Nous sommes condamnés à réussir. Sous d'autres cieux, les responsables du secteur de la santé ont pour mission de résoudre les problèmes, nous, au contraire, on est là pour améliorer et on doit améliorer».
Mais est-ce que le ministre a les moyens de ses ambitions ? «Il nous faut de l'argent. Mais ce dernier n'est qu'un maillon de la chaîne. En plus, l'exécution du budget ne dépasse pas les 40 à 50%. Ce qu'il nous faut, c'est la bonne gouvernance, l'optimisation des ressources et la rupture avec les gaspillages et les pertes inutiles», fait-il remarquer.
Des propos qui ne semblent pas plaire à Khalid Zouine, pharmacien, qui estime que les recettes allouées au secteur sont faibles. «Il faut informer les citoyens marocains que le budget consacré aux services médicaux ne dépasse 4,5% du PIB, soit 1,5 DH par jour pour chaque citoyen », a-t-il indiqué.
D'après lui, s'il y a déficit de la santé publique, c'est à cause de l'absence d'une vision globale qui intègre l'ensemble des secteurs ministériels. «Les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Santé ont mis en place des stratégies et non des politiques de santé. Tous ont manqué de vision globale, car la santé n'est pas que l'affaire du ministère de tutelle », a-t-il lancé.
Même appréciation de la part d'Olddin Karim, responsable au CHU Fès, qui ajoute que le déficit de la santé publique au pays est dû également à l'absence d'un système de prévention et au manque de valorisation du personnel de la santé. L'intervenant a pointé du doigt l'absence de méritocratie, de transparence et de démocratisation dans le cadre des affectations, des nominations à des postes de responsabilité ou d'avancement.
Evoquant la politique du médicament qui a fait couler beaucoup d'encre, le ministre a expliqué que ce secteur souffre des anomalies d'ordre réglementaire. A ce propos, il a évoqué la désuétude des arrêts de 1969 et 1993 qui ne reconnaissent pas, entre autres, le générique.
Le ministre a indiqué qu'il y a également des anomalies d'ordre économique et social comme la faiblesse du pouvoir d'achat et un taux de TVA sur le médicament très élevé (7%).
M. Louardi a, par ailleurs, regretté que le secteur manque d'un interlocuteur unique. Selon lui, les professionnels n'ont pas réussi à unifier les multiples instances qui les représentent.
Pour sa part, M. Zaouine a mis l'accent sur les lobbies qui monopolisent le secteur et édictent leurs lois. Une situation qui pourrait bien changer, selon Adil Zanfari, directeur général de Genpharma, qui estime que la mise en place de la RAMED va changer la donne puisque c'est l'Etat qui va désormais payer les médicaments.
La polyarthrite rhumatoïde touche 0,5 % de la population
La polyarthrite rhumatoïde est un problème de santé publique qui toucherait 0,5% de la population marocaine, soit 300.000 personnes, ont avancé les membres de l'Association marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde (AMP).
Lors d'une rencontre avec la presse, tenue jeudi à Casablanca, ils ont également appelé à la mise en application du plan national pour la polyarthrite rhumatoïde (PR) et ses recommandations.
Ce plan érige cette maladie en priorité de santé publique qui doit être prise en charge à 100% par l'ensemble des organismes gestionnaires de l'Assurance maladie obligatoire afin d'améliorer la qualité de vie des patients atteints, ont-ils expliqué.