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L’opposition et la presse espagnoles n’ont pas seulement dénoncé l’inclusion du nom du pédophile, Daniel Galvan Fina, mais elles s’en sont prises également aux autorités madrilènes qui ont inséré d’autres noms sans respect des normes et des lois en vigueur en Espagne. Le cas le plus éloquent est celui de Mounir Molina, un Espagnol d’origine marocaine impliqué dans le trafic de drogue, qui a été joint à la liste des prisonniers dont l’Espagne a sollicité la libération, tout en sachant qu’il n’a pas encore été condamné par le tribunal. « Selon les lois espagnoles, la grâce ne peut être accordée que pour les personnes condamnées dans le cadre d’un jugement définitif. C’est le Conseil des ministres qui le concède sur proposition de la justice », confirme « El Pais » dans son article. Et la même source d’ajouter : « Avec les prisonniers graciés par le Maroc, aucun contrôle n’a été effectué ni par le ministère de la Justice, ni par le Conseil des ministres, encore moins, par l’ambassade d’Espagne à Rabat. Les consulats –l’on ne sait ni comment ni si le consul l’a fait directement- ont directement choisi les noms des personnes à gracier ».
C’est le consulat de Nador qui a ajouté le nom de Molina Mounir sur la liste des prisonniers dont l’Espagne a sollicité la libération, tout en sachant que ce prisonnier n’a pas été condamné par la justice espagnole (il était prévu qu’il soit jugé le 1er août, mais il a été gracié le 30 juillet).Des sources du ministère des Affaires étrangères espagnol citées par El Pais, ont voulu « légitimer » la libération de Molina Mounir par le respect à son droit à l’intimité tout en refusant de donner « des explications sur les raisons pour lesquelles la grâce a été sollicitée pour lui », et en alléguant qu’au « Maroc, il y a des règles distinctes de celles appliquées en Espagne en matière de grâce ». Mais ce genre de justifications ne paraît pas de nature à convaincre l’opposition espagnole qui soupçonne qu’il y a anguille sous roche, et exhorte les autorités espagnoles à prendre au sérieux ce cas en ouvrant une enquête à ce sujet.
« Si l’Espagne a proposé sa liste, on devrait expliquer comment elle a été élaborée, et quelles sont les règles qui régissent les demandes de grâce. Y a-t-il une norme à laquelle les représentations diplomatiques espagnoles doivent se soumettre au cas où elles décideraient de la demander pour un prisonnier et pas pour un autre ? Doivent-elles suivre une procédure spécifique ? », s’est interrogé le quotidien espagnol. Des questions auxquelles l’opinion publique attend encore des réponses.