Le ministère des Transports serre la vis : Nouvelles dispositions contre l’insécurité routière


Rida ADDAM
Lundi 8 Août 2011

Où en sommes-nous dans la lutte contre l’insécurité routière? Selon les officiels, nous sommes bien avancés. Et pourtant les chiffres sont effrayants : «23 personnes ont été tuées et 1.334 autres blessées, dont 66 grièvement, dans 1.011 accidents de la circulation, survenus du 25 au 31 juillet 2011 dans le périmètre urbain», selon la DGSN. En un mot : l’insécurité routière persiste.
Selon les observateurs, «l’approche adoptée par les responsables est à revoir surtout qu’ils négligent plusieurs facteurs favorisant le fléau». L’insécurité routière est, selon la Commission centrale de suivi des actions de contrôle et de l'application des sanctions relevant du ministère des Transports, uniquement une affaire de conducteurs. C’est pourquoi ils restent les seuls à sanctionner en cas d’abus comme si le nouveau Code de la route n’avait été élaboré que pour leur imposer des amendes. A preuve, ladite commission vient d’adopter récemment de nouvelles  dispositions pour davantage d'efficacité en matière de lutte contre l'insécurité routière. Mais rien n’a été envisagé pour libérer les routes de leurs occupants illégaux (marchands ambulants…). Ce facteur important de l’insécurité routière bénéficie de l’actuelle conjoncture arabe qui favorise l’occupation illégale des routes et de la voie publique.
La commission qui relève du ministère de tutelle n’a également rien prévu pour s’imposer et imposer aux autres ministères et aux responsables locaux l’amélioration de la qualité des routes. Ce qui explique le taux constant, sinon graduant, des accidents de la route. D’où l’appel aux responsables à agir dans le cadre d’une stratégie nationale efficace qui englobe à la fois les paramètres humain (conducteurs et piétons), technique (état des véhicules), infrastructurel (qualité des routes) et enfin le mode d’imposer le respect de la loi par tous (pas d’occupation illégale du domaine public par les marchands ambulants, rigueur et honnêteté des agents de la circulation). «Toute initiative qui n’englobe pas ces quatre volets est condamnée d’office», surenchérit un observateur.
Cela dit, les efforts déployés et les nouvelles dispositions adoptées récemment par l’autorité compétente, notamment la Commission centrale de suivi des actions de contrôle et de l'application des sanctions, s’avèrent inefficaces face à ce fléau qui provoque la mort de dizaines de milliers de personnes par an. Certes, «l'augmentation du nombre de contrôles d'excès de vitesse, le renforcement du respect des règles de la circulation en milieu urbain et rural, le contrôle des temps de conduite et de repos pour les camions et les autocars et le contrôle des autocars au niveau des gares routières» décidés par la commission sont très importants mais ils ne sont pas efficaces sans accompagnement.
Quel serait donc le rôle des brigades mobiles ou mixtes dans l’éradication des marchands ambulants qui occupent jusqu’aux deux tiers des routes en milieu urbain? «C’est au tour des autres responsables de contribuer à la lutte contre l’insécurité routière. Chacun doit assumer ses responsabilités. Il est absurde que seuls les conducteurs paient pour les autres», poursuit un observateur.
Rappelons que la Commission centrale de suivi des actions de contrôle et de l'application des sanctions relevant du ministère des Transports a adopté lors de sa dernière réunion plusieurs dispositions. D’après un communiqué rendu public, «s'agissant du renforcement du respect des règles de la circulation en milieu urbain et rural, il a été décidé de s'orienter davantage vers les brigades mobiles eu égard à leur efficacité et leur capacité à appréhender les contrevenants à n'importe quel moment ou lieu». Et d’ajouter : «concernant le contrôle des temps de conduite et de repos pour les camions et les autocars, les agents de contrôle mettront en œuvre toutes les dispositions du code de la route relatives à la disponibilité du chrono-tachygraphe sur le véhicule, à son fonctionnement et à son utilisation par le conducteur professionnel».
Par ailleurs, la commission a décidé «la mise en place d'une procédure de contrôle intégré inopiné par des brigades mixtes (relevant du ministère de l'Equipement et des Transports, de la DGSN et de la Gendarmerie Royale), portant sur l'état mécanique des véhicules, les conditions de transport et les conditions sociales des conducteurs (respect des temps de conduite et de repos)». Une campagne de communication visant la clarification de la réglementation et des droits et obligations des citoyens, en particulier en ce qui concerne le mode d'utilisation des radars mobiles, ainsi que sur le bon comportement des usagers et des agents verbalisateurs sera lancée très bientôt à l’échelle nationale.


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