Le mariage des mineures un phénomène en croissance


Lundi 10 Février 2014

Le mariage des mineures un phénomène en croissance
Le phénomène du mariage des mineures sévit de manière inquiétante au Maroc en dépit des restrictions imposées par le Code de la famille, poussant la société civile à sonner la mobilisation pour tenter d'inverser la tendance.
Un débat organisé mercredi à Fès par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et le Centre des droits des gens sur la thématique : "La mère-enfant: face aux défis de la grossesse chez l'adolescente", a permis de faire le point sur l'ampleur de ce phénomène et sur son coût élevé pour la communauté.
Selon le ministère de la Justice, le nombre de filles mariées à moins de 18 ans au Maroc est passé de 33.253 en 2009 à 39.031 en 2011, soit 12% de l'ensemble des mariages, et celui des naissances chez les filles âgées de 15 à 19 ans est estimé à 50.000 cas, soit 7% du total des naissances. Ces chiffres, ajoutés à ceux du Haut-commissariat au plan (HCP) selon lesquels 62,8% des femmes au Maroc ont été victimes de violences, ne laissent personne de marbre. 
Pour les juristes et militants des droits de l'Homme qui ont animé ce débat, les grossesses précoces sont la conséquence de mariages d'enfants, de violences sexuelles ou de l'insuffisance de l'éducation à la santé sexuelle et reproductive.
Au Maroc en effet, un jeune sur 5 ne connaît pas le sida, seulement un jeune sur 10 a eu une idée sur les autres maladies sexuellement transmissibles, alors que 15% des jeunes ne connaissent aucun moyen de contraception.
Les grossesses des adolescentes restent aussi étroitement liées à la pauvreté, à la faiblesse du statut des femmes, au manque d'éducation et à l'abandon scolaire, ainsi qu'à l'échec des systèmes et institutions qui devraient protéger les droits de cette catégorie. 
Ainsi, pour la représentante du FNUAP à Rabat, Mme Mieko Yabuta, qui ouvrait le débat, le mariage des mineures "demeure un challenge pour le Maroc" en dépit des progrès "remarquables" accomplis en matière d'égalité entre les sexes et de promotion des droits des femmes, comme la levée des réserves sur la Convention relative à l'élimination des discriminations à l'égard des femmes, l'adoption d'une nouvelle Constitution, le Code de la famille, qui instaure l'égalité dans la capacité de contracter le mariage à 18 ans, ainsi que la récente révision du Code pénal concernant le mariage des jeunes filles mineures victimes de viol.
Avec une proportion de 12% de mariages contractés au Maroc en 2011, le phénomène du mariage des mineures "est non seulement élevé, mais il progresse d'une année à l'autre", a-t-elle conclu.


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