«Ils écrivent l’histoire», a titré jeudi le quotidien Clarin après la victoire sur le Chili (35-25), synonyme de qualification.
La Nacion, elle, évoquait «une évolution inimaginable» après le succès inédit contre la Suède (27-22), quadruple championne du monde.
Longtemps handicapée par un conflit entre la Fédération nationale et celle de Buenos Aires, la sélection albiceleste n’a disputé son premier Mondial A qu’en 1997 et n’a jamais participé aux jeux Olympiques.
Avant ce Mondial, où elle a aussi dominé la Slovaquie (23-19), elle n’avait battu qu’une seule équipe européenne, la Croatie, en 2003.
Maigre palmarès comparé à celui des sélections de football (Coupes du monde 1978, 1986), de basket (or olympique en 2004), de volley (3e des Mondiaux-1982 et des JO-1988) ou de rugby (3e du Mondial-2007).
Le handball est amateur en Argentine et ne compte que 15.000 licenciés, mais le sélectionneur Eduardo Gallardo peut s’appuyer sur «un groupe très jeune», «qui a du potentiel».
«Ils ont 20, 21, 22 ans, travaillent avec l’encadrement technique depuis 2005 et ont terminé 4e du Mondial des moins de 19 ans à Bahrein (en 2007) et 6e du Mondial des moins de 21 ans en Egypte (en 2009)», a-t-il déclaré par téléphone à l’AFP.
Onze des 16 joueurs font leurs armes en Europe: sept en Espagne (dont cinq en première division), deux en Italie, un en deuxième division allemande et un autre en première division française.
Les cinq restés au pays jonglent avec leur travail (chefs d’entreprises, employés, cadres) pour s’entraîner trois fois par semaine en temps normal et tous les jours à l’approche des compétitions.
L’Argentine, portée par un gardien en état de grâce, Matias Schulz, contre la Suède, s’appuie d’abord sur une défense très agressive.
«C’est une belle équipe. Nous à Bercy (en amical avant le Mondial) on avait le sentiment de ne pas avoir fait un bon match, mais c’est aussi parce que l’Argentine avait fait un bon match», estime l’entraîneur de l’équipe de France Claude Onesta.
Un homme avec qui Gallardo, formé à Chambéry et Rennes, entretient une «relation étroite».
«Il s’est très bien comporté avec moi et avec l’Argentine. Il nous a beaucoup aidés. Nous avons aussi une relation excellente avec le préparateur physique et Didier Dinard», ajoute-t-il. Déjà sûre de finir pour la première fois dans les 12 meilleurs mondiaux, l’albiceleste espère encore s’illustrer au second tour, même si son «objectif principal» est d’obtenir une première qualification pour les jeux Olympiques en fin d’année.
«Nous allons essayer de terminer le plus haut possible. Dans les huit premiers, ce serait fantastique», dit Gallardo.