Le gouvernement yéménite menace de se retirer des pourparlers de paix à Koweït

Les protagonistes s'accusent mutuellement de ne pas respecter une trêve des combats décrétée le 11 avril dernier


Jeudi 19 Mai 2016

Le gouvernement yéménite menace de se retirer des pourparlers de paix à Koweït
La délégation du gouvernement yéménite a menacé mardi de se retirer des pourparlers de paix à Koweït, donnant au médiateur de l'ONU une "dernière chance" pour obtenir que les rebelles respectent les résolutions de l'ONU.
Cette menace a été formulée quelques heures après l'annonce par cette même délégation de la suspension de sa participation aux négociations en cours sous l'égide des Nations unies.
"Nous avons demandé à l'émissaire spécial de l'ONU de produire un document signé par les rebelles dans lequel ils reconnaissent les références de base des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré tard mardi dans une conférence de presse le ministre des Affaires étrangères et chef de la délégation gouvernementale.
Abdel Malak al-Mekhlafi a souligné que la délégation ne rejoindraient les négociations que "si (les rebelles) signaient et respectaient (leurs engagements)", sinon "c'est une perte de temps".
Le responsable yéménite a souligné que le "document" en question devrait inclure une reconnaissance claire par les rebelles de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU et de la légitimité du président Abd Rabbo Mansour Hadi et de son gouvernement.
Il a assuré que son équipe resterait à Koweït jusqu'au week-end avant de prendre une décision, ajoutant qu'elle donnait une "dernière chance" à l'émissaire de l'ONU, Ismaïl Ould Ahmed Cheikh, pour sauver les négociations.
"Les pourparlers n'ont pas fait de progrès", après environ quatre semaines de négociations avec les rebelles Houthis alliés aux partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, a-t-il dit.
Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères avait expliqué que les rebelles avaient "sapé les fondements" des pourparlers, en revenant sur leur acceptation des "questions de référence" convenues sous l'égide du médiateur de l'ONU.
"J'ai demandé à l'émissaire de l'ONU de ne plus permettre aux rebelles de faire perdre davantage de temps (...) et de les amener à se conformer aux questions de référence avant de reprendre les discussions", a-t-il ajouté sur Twitter.
Selon des sources proches des négociateurs, des discussions prévues mardi ont été annulées après l'annonce par la délégation gouvernementale de la suspension de sa participation aux négociations.
Celle-ci avait déjà suspendu sa participation le 7 mai avant de reprendre les discussions.
Les "questions de référence", à la base des pourparlers entamés le 21 avril à Koweït, sont la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU et les décisions afférentes, les résultats du dialogue national interyéménite et l'initiative du Golfe, a rappelé dimanche le médiateur onusien.
L'initiative du Golfe avait permis le départ en février 2012 de l'ex-président Ali Abdallah Saleh sous la pression de la rue dans la foulée du Printemps arabe. Cette initiative avait ensuite favorisé un dialogue national sur l'avenir du Yémen, rompu avec l'entrée des rebelles en septembre 2014 dans la capitale Sanaa, que ces derniers contrôlent toujours aujourd'hui.
Adoptée en avril 2015, la résolution 2216 ordonne le retrait des rebelles des territoires conquis par la force depuis 2014 et la restitution à l'Etat des armes lourdes.
De profonds désaccords persistent entre les belligérants. Les rebelles exigent la formation préalable d'un gouvernement de transition consensuel qui traitera la résolution 2216 alors que le gouvernement rappelle qu'il représente toujours l'Etat.
Par ailleurs, les protagonistes s'accusent mutuellement de ne pas respecter une trêve des combats décrétée le 11 avril.
Les rebelles au Yémen, qui contrôlent la capitale Sanaa et de vastes régions du nord et de l'ouest, ont mené une campagne d'arrestations "brutale" contre leurs opposants et ont soumis certains d'entre eux à la torture et à des disparitions forcées, affirme Amnesty International.
Dans un nouveau rapport publié mercredi et basé sur 60 cas de détention, Amnesty détaille "des pratiques d'arrestations arbitraires et de disparitions forcées" dans les provinces de Sanaa, Ibb, Taëz et Hodeida entre décembre 2014 et mars 2016.
Le conflit yéménite, qui s'est enlisé, a fait près de 6.500 morts et plus de 31.000 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé.


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