"Si M. Puigdemont veut parler ou négocier, ou envoyer des médiateurs, il sait parfaitement ce qu'il doit faire auparavant : se remettre dans le chemin de la loi, qu'il n'aurait jamais dû quitter", a réagi le gouvernement dans un communiqué.
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy prévient Carles Puigdemont qu'il "n'acceptera aucun chantage. (...) Retirez la menace de la rupture", lui intime-t-il.
Plus tôt, Carles Puigdemont avait réitéré son appel à une médiation internationale, affirmant avoir reçu "plusieurs propositions" que le gouvernement n'avait pas acceptées.
Et il avait accusé le roi d'Espagne Felipe VI, qui l'avait durement critiqué la veille, d'avoir "délibérément ignoré" des millions de Catalans en condamnant leurs aspirations à l'indépendance.
"Puigdemont a démontré qu'il n'est pas seulement un dirigeant hors-la-loi, mais aussi qu'il est absolument coupé de toute réalité", lui a répondu presque immédiatement la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria.
Le gouvernement indépendantiste de cette région de 7,5 millions d'habitants au nord-est de l'Espagne a organisé dimanche un référendum d'autodétermination malgré les menaces répétées de la justice.
Il affirme que le "oui" à l'indépendance a obtenu les voix de "90%" des 2,26 millions de votants (42,3% de participation).
Ce scrutin, qui s'est déroulé sans listes électorales, sans observateurs et a été qualifié d'anticonstitutionnel par la justice espagnole, devrait déboucher en début de semaine prochaine sur une déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne.
Le dialogue de sourds depuis plusieurs années entre les gouvernements central et catalan a plongé l'Espagne dans sa plus grave crise politique depuis une tentative de coup d'Etat en février 1981.
Mariano Rajoy refuse de discuter d'un référendum d'autodétermination en Catalogne, argumentant que la Constitution l'interdit et que l'ensemble des Espagnols devraient se prononcer sur l'avenir de leur pays.
Les dirigeants séparatistes de la Catalogne répètent qu'ils vont proclamer l'indépendance dans les prochains jours malgré l'avertissement du roi d'Espagne, et Madrid rejette toute médiation tant que l'exécutif catalan menacera de faire sécession.
Galvanisés par le référendum d'autodétermination de dimanche, suivi d'une grève générale et de manifestations de centaines de milliers de personnes, les dirigeants catalans pourraient déclarer l'indépendance lundi, a indiqué mercredi une source au sein du gouvernement régional.
Les partis indépendantistes, majoritaires au parlement régional, ont réclamé une séance plénière ce jour-là pour débattre des résultats du vote, et ils souhaitent que le président séparatiste de la Catalogne, Carles Puigdemont, vienne s'exprimer.
"En fonction du déroulement de la séance, l'indépendance pourrait être proclamée" de façon unilatérale, a précisé la source au gouvernement régional.
M. Puigdemont avait auparavant assuré que son gouvernement s'apprêtait à passer à l'acte "à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine".
Par ailleurs, le chef du pouvoir exécutif catalan, ne craint pas d'être arrêté par les autorités espagnoles dont il n'attend plus rien après leur réaction face au référendum d'autodétermination organisé en Catalogne dimanche dernier.
Dans une interview au quotidien allemand Bild publiée jeudi, le président de la Généralité de Catalogne dit s'attendre désormais à tout de la part du pouvoir central à Madrid.
"Mon arrestation est aussi possible, ce qui serait un acte barbare", dit-il. "Mais personnellement, je ne crains pas ça".