Le gouvernement colombien et les Farc signent un nouvel accord de paix


Jeudi 24 Novembre 2016

Le nouvel accord de paix conclu avec la guérilla des Farc, pour mettre fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé en Colombie, sera signé jeudi à Bogota, près de deux mois après le rejet d'un précédent texte par référendum.
"Nous devons agir. Il n'y a pas de temps à perdre. Pour cela, nous allons signer jeudi ce nouvel accord ici, à Bogota au théâtre Colon", a déclaré le président Juan Manuel Santos, dans une allocution mardi soir.
La cérémonie de signature de cet accord, conclu le 12 novembre, est prévue à partir de 11h00 (16H00 GMT), ont indiqué dans un communiqué conjoint les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la plus importante du pays issue en 1964 d'une insurrection paysanne et qui compte encore quelque 5.700 combattants.
M. Santos a souligné qu'il était "indispensable" de mettre en oeuvre le nouvel accord "le plus rapidement possible", du fait de la "fragilité" du cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis fin août, et déjà entaché par la mort ce mois-ci de deux guérilléros des Farc dans des circonstances qui restent à préciser et font l'objet d'une enquête de l'ONU.
Un peu plus tôt mardi, il avait en outre réagi à une récente vague de violences, marquée par l'assassinat d'au moins cinq leaders communautaires et militants des droits de l'Homme ces deux dernières semaines.
"Nous n'allons pas permettre aux violents de mettre en danger les avancées et les espoirs de la paix", a-t-il lancé, estimant que "ces faits sont une évidence palpable, dramatique, des risques que l'incertitude génère face à la mise en oeuvre des accords de paix".
Les principaux commandants des Farc, dont leur chef suprême Rodrigo Londono, plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jimenez ou Timochenko, sont dans la capitale, pour la première fois depuis des décennies, pour préparer la signature de l'accord, dont ils demandent eux aussi la rapide mise en oeuvre.
La guérilla a en effet estimé qu'"un nouveau génocide est en cours contre des leaders sociaux et paysans". Faisant référence aux assassinats par les paramilitaires d'extrême droite de plus de 3.000 militants du parti de gauche Union patriotique (UP), dans les années 90, les Farc ont qualifié la situation de "dramatique et très préoccupante".
Mardi soir, les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla ont souligné qu'ils devaient avancer "d'un pas ferme vers la mise en application des accords afin de surmonter tant d'années d'un conflit" qui, au fil des décennies, a impliqué d'autres guérillas, ainsi que des paramilitaires et l'armée, faisant plus de 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
Ils ont précisé que le nouvel accord, conclu après le rejet d'un précédent texte par les électeurs colombiens le 2 octobre, serait ensuite approuvé par le parlement, selon une procédure restant à affiner.
Alors que rien ne l'y obligeait, le président colombien, qui a reçu le mois dernier le prix Nobel pour ses efforts en faveur de la paix, avait décidé de soumettre la précédente version de l'accord à un référendum, afin de donner un plus large impact à ce texte, issu de près de quatre ans de pourparlers de paix délocalisés à Cuba.
Cette fois, il a estimé que "le Congrès, de part sa nature même, bénéficie non seulement de la légitimité du vote populaire, mais représente aussi chacun des départements et des régions du pays".
Une fois la paix assurée avec les Farc, M. Santos entend avancer dans des pourparlers officiels avec l'Armée de libération nationale (ELN), guérilla moins puissante avec quelque 1.500 combattants, mais la dernière encore active.


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