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M. Rebbah envisage également un retrait du parc de tout autocar ne respectant pas les normes techniques en vigueur et le renforcement des contrôles techniques dans les gares routières et au sein des sociétés de transport.
Des annonces qui rappellent largement celles faites il y a près de deux mois par le même ministre, au lendemain de deux accidents d’autocars de transport en commun survenus l'un près d'Essaouira et l'autre près de Nador et faisant 26 morts et 43 blessés. Aziz Rebbah avait, en effet, promis la même chose, c’est-à-dire des contrôles sévères à l’encontre des centres de contrôle technique, des propriétaires et des conducteurs des autocars ainsi qu’un renforcement du contrôle de l'état technique d’autocars de transport de voyageurs au niveau des gares routières.
Des commissions mixtes de contrôle constituées des agents de contrôle routier relevant du département du Transport et de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) ont été théoriquement mises en place. Leur objectif : procéder systématiquement avant d'autoriser tout départ d'autocar de la gare routière à une vérification des pièces et documents justifiant la disponibilité des autorisations requises, de la validité de la visite technique et à un contrôle visuel de l'état mécanique du véhicule portant notamment sur les pneumatiques, les feux de signalisation et les organes et équipements de sécurité ainsi que de la disponibilité du chrono-tachygraphe permettant le contrôle automatique de la vitesse et des temps d'arrêt réglementaires.
La commission devait également s'assurer avant tout départ d'autocar de la présence du chauffeur de remplacement pour les longs trajets.
Des mesures qui avaient été alors jugées comme insuffisantes par plusieurs professionnels du secteur de la route qui estimaient qu’elles ne pouvaient régler les problèmes dans la mesure où 80% des accidents de la route ont pour cause le facteur humain. Selon eux, c’est le point névralgique sur lequel il est le plus difficile d’intervenir, car il relève d’un problème social et économique plus large.
Pour Moustafa Chaaoun, secrétaire général du Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT), les drames survenus dernièrement sur les routes marocaines vont se poursuivre tant que les conditions sociales et économiques des chauffeurs des transports en commun demeureront identiques. « Que peut-on attendre d’un chauffeur qui travaille près de 16 heures par jour sans contrat et qui est misérablement rémunéré et parfois à la tâche ? Il est quasi-difficile de garantir la sécurité des passagers dans ces conditions», nous a-t-il précisé.
Pour mieux étayer sa position, le secrétaire général du SMPT nous a donné l’exemple des chauffeurs de la Compagnie du transport marocaine (CTM) qui est un modèle en matière de sécurité du transport des passagers sur nos routes. « Il est évident qu’elle soit un modèle puisque ses conducteurs exercent leur profession dans des conditions sociales respectables. Mieux, ces professionnels ont des horaires fixes, des remplaçants et des vitesses limitées à ne pas dépasser », nous a-t-expliqué.
Selon lui, la multiplication des contrôles et de la répression ne servent à rien. « On ne peut pas mettre un policier ou un gendarme derrière chaque conducteur. La répression ne va pas nous mener à grand-chose».
Et comment peut-on se sortir de ce cercle vicieux ? Notre source recommande l'ouverture d'un débat national. « Il faut un dialogue entre l’ensemble des intervenants de ce secteur pour mettre sur table l’ensemble des questions relatives à la réhabilitation du secteur, à la promotion des conditions sociales des professionnels, à la formation, etc. », nous a-t-il indiqué avant d’ajouter : «Malheureusement, l’actuel ministre ne semble pas intéressé par un dialogue pareil puisqu’il nous a fermé la porte au nez à plusieurs reprises préférant se réunir avec les associations qui n’ont pas de représentativité nationale », a-t-il conclu.