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Si pour les opérateurs de l'industrie plastique, dont le gouvernement n’a pas pris la peine d’infléchir le texte dans un sens plus animé de dispositions bienveillantes à l’égard de leurs revendications, la messe est pratiquement dite, de nombreuses familles vivant de cette activité qui, tout de même, draine un chiffre d’affaires de 5 milliards de dirhams, vont devoir pâtir de cet avènement soudain d’un nouvel ordre.
Les industriels ayant vu leur appel à un sursis d’incorporation et de conformité à la nouvelle loi, rejeté, Benkirane & Co n’ayant pas cru bon de surseoir temporairement à leur demande, ne serait-ce que le temps d’une reconversion, on a, in fine, privilégié la décision radicale et si douloureuse pour bon nombre de nos concitoyens qui en vivotent.
Il se murmure mais, sans conviction aucune, qu’un fonds de soutien de 200 millions de dirhams verrait le jour, histoire de consoler les industriels ne réalisant moins que le tiers du chiffre d’affaires et la générosité gouvernementale ne se limitant pas à ce modique pécule, le ministère concerné, très aux petits soins à la reconversion des acteurs du secteur informel, débourserait jusqu'à 2 millions de dirhams. Un jackpot ! Surtout quand on sait qu’ils forment les trois-quarts de le meute des pestiférés.
La disparition forcée et précipitée des sacs en plastique, avec les conséquences sociales et autres que l’on sait, aussi bien pour le secteur formel qu’informel est certes impérieuse tant elle constitue une obligation envers le combat que l’on veut bien mener contre ce désastre écologique, mais la révolution souhaitée aurait pu être entamée progressivement et préalablement préparée longtemps avant que d’être présentée en état de fait accompli.
Le gouvernement Benkirane en y allant à brûle-pourpoint et en occultant la sensibilisation au bouleversement envisagé a eu tout faux. Les campagnes à destination du grand public n’ont eu lieu qu’à quelques jours seulement de la date butoir, prenant du fait plus d’un, au dépourvu.
Avant que de signifier leur fin, un travail de deuil, pour ainsi dire, aurait dû être entrepris. Mais dans le plus beau pays du monde, les campagnes de sensibilisation passent et se ressemblent, à l’image de celles du Code de la route, du civisme, contre la violence faite aux femmes ou autres, de la santé, etc… insipides et sans réel impact ni effet sur la population. Au Maroc, le piéton traverse toujours les ronds-points en diagonale, nos hôpitaux sont dans un état déplorable, le sabre fait partie intégrante du paysage citadin et des vertes et des pas mûres que chacun suive son regard.
Mais pour en revenir à notre ‘’mica’’ nationale, s’il est un regret quant au texte pondu par l’équipe à Benkirane, c’est bien celui concernant l’interdiction des sacs plastiques biodégradables dont la vocation est de se confondre complètement avec la nature au bout d'une durée raisonnable de quelques jours voire quelques mois au lieu des siècles pour les matériaux plastiques actuels.
Ces sacs dits "compostables" car se dégradant biologiquement tout en formant du compost, un mélange fermenté de détritus organiques et de matières minérales très utiles aux terres agricoles et dont l’Italie qui nous fourgue ses saletés en est l’un des maîtres à penser, sont conçus à partir de matières végétales (amidon de maïs de blé ou fécule de pommes de terre par exemple) et constituent donc et dans un premier temps, une excellente solution de rechange.
L’USFP avait fait figure de précurseur en initiant déjà la chose et en prévoyant de développer leur utilisation, louant leur dégradation en trois mois sous l’effet du rayonnement solaire et de l’oxygène. Depuis des barbus passés par-là ont mis le projet, sinon aux oubliettes, du moins à l’interdiction totale et définitive.
Le Maroc qui passerait pour être le second consommateur au monde de sacs plastiques après les Etats-Unis en produirait jusqu’à trois milliards annuellement. A défaut d’une politique de recyclage digne, la plupart d’entre eux finissent dans la nature et mettent des centaines d'années avant de disparaître sous leur forme primitive et se transformer. Les effets résultant de ce fléau et son usage massif, néfastes, ont de fâcheuses conséquences aussi bien pour la nature, l'Homme, que les animaux et plus particulièrement la faune marine. Les grands organismes sont les premiers exposés aux dangers (étouffement, étranglement…) après les avoir ingurgités.
Le succès d’une telle opération, passe tout d’abord et avant tout par une prise de conscience, générale et dont l’effet de sensibilisation accrue, permettrait sans doute d’avoir d’autres comportements bien plus citoyens que ceux actuels, comme d’exemple par commencer de trier des ordures ménagères à la maison. En somme balayer devant chez soi.