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S'il ne s'est pas adressé personnellement aux manifestants massés à travers le pays depuis trois jours, il a fait envoyer au-dessus du Caire des hélicoptères militaires déployant le drapeau national, salués par les manifestants hostiles au président Mohamed Morsi qui lançaient "l'armée et le peuple, unis".
Cette intervention fracassante dans la crise a toutefois amené l'armée à diffuser un communiqué affirmant qu'elle ne voulait pas faire un "coup", mais pousser à un règlement politique.
Pour les politiques et les journalistes qui ont pu l'approcher, sa préoccupation première serait de redorer l'image de l'armée, ternie par la période controversée de gestion du pays par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), de la chute de M. Moubarak en février 2011 à l'élection de M. Morsi en juin 2012.
Après le court état de grâce qui a suivi la chute de l'ancien président, l'armée s'est retrouvée à son tour conspuée aux cris de "A bas le régime militaire", un slogan faisant écho à celui lancé contre M. Moubarak.
Agé de 58 ans, Abdel Fattah al-Sissi est de vingt ans plus jeune que son prédecesseur, le maréchal Hussein Tantaoui, vétéran des guerres israélo-arabes et qui fut l'un des plus proches collaborateurs de Hosni Moubarak.
La mise à l'écart du maréchal Tantaoui par le président Morsi en août 2012, et son remplacement par Sissi, avait alimenté de nombreuses spéculations sur une mise au pas de l'armée par le pouvoir civil, et sur une possible allégeance de l'institution militaire aux nouveaux dirigeants islamistes auxquels elle était autrefois hostile.
Même s'il participe à un gouvernement où les islamistes sont en force, le général Sissi, qui a fait une brillante carrière d'officier supérieur jusqu'à décrocher le poste sensible et stratégique de chef du renseignement militaire, apparaît avant tout comme un homme du sérail militaire.
Il a à plusieurs reprises affiché sa préoccupation "d'augmenter l'efficacité des forces armées", jugées enfermées dans des schémas militaires dépassés, et aujourd'hui en grande difficulté pour faire revenir l'ordre dans la région troublée du Sinaï.
Pieux, il a été accusé lors de sa nomination d'être proche des islamistes, mais dans la tradition des militaires égyptiens il est aussi un fervent admirateur de l'ancien président nationaliste Gamal Abdel Nasser.
Né au Caire en novembre 1954, diplômé en sciences militaires de l'académie militaire égyptienne en 1977, il a ensuite étudié dans une académie militaire britannique en 1992 avant de rejoindre, comme de nombreux officiers égyptiens, une école militaire américaine en 2006.