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L'un est l'homme le plus riche du pays, l'autre un célèbre journaliste: Sebastian Piñera, 68 ans, qui veut ramener la droite au pouvoir au Chili, affronte dimanche le socialiste Alejandro Guillier, 64 ans, afin de succéder à la présidente de gauche Michelle Bachelet.
Le résultat promet d'être très serré, après un premier tour, le 19 novembre, où l'ex-chef d'Etat a obtenu près de 37% des voix, un score décevant alors qu'il était annoncé comme le grand favori du scrutin.
Face à lui, son adversaire socialiste a décroché 22% des suffrages et pourrait profiter du report d'une partie des voix de Beatriz Sanchez, candidate de l'extrême-gauche qui a créé la surprise avec un score de 20%.
La fortune de Sebastian Piñera, estimée à 2,7 milliards de dollars par Forbes, a toujours fait grincer des dents: "Il ne peut pas se consacrer à gagner de l'argent et en plus gouverner le pays. C'est l'un ou l'autre", critique Alejandro Guillier.
Il semble pourtant qu'il n'a jamais su choisir entre la politique et les affaires.
Patron pilotant son propre hélicoptère, ancien propriétaire d'une chaîne de télévision et d'un club de football, M. Piñera était devenu en 2010 le premier président de droite du Chili depuis le retour à la démocratie après la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
A mi-chemin entre l'homme politique et la célébrité, il se considérait alors parfois comme une sorte de PDG de "l'entreprise" Chili.
Bronzé, souriant, élégant, il avait mis du temps, une fois élu président, à renoncer comme il le devait à ses actions dans la télévision, la compagnie aérienne nationale et le club de football de Colo Colo.
Après une première défaite contre Michelle Bachelet en 2005, quatre ans plus tard l'homme d'affaires, devenu entre-temps député puis sénateur, avait mis fin à des décennies d'hégémonie du centre gauche au pouvoir en se présentant comme leader d'une droite rénovée, débarrassée de l'héritage Pinochet.
Mais ses promesses de gouverner différemment se sont vite évanouies, quand il a réalisé que diriger un pays, ce n'est pas comme gérer une entreprise.
"Il s'est rendu compte que c'était beaucoup plus complexe que ce qu'il pensait. Son étape (au palais présidentiel de) La Moneda lui a appris que les choses sont plus difficiles", selon la journaliste Bernardita del Solar, auteure d'une biographie de l'ex-président.
Cela ne l'a pas empêché de terminer son mandat en 2014 sur une popularité plus qu'acceptable, à 50%. Il n'avait pas pu se représenter dans la foulée, la loi chilienne interdisant deux mandats consécutifs.
Son adversaire, Alejandro Guillier, est un visage très connu des Chiliens, après avoir présenté le principal journal télévisé du pays. Son profil atypique en politique l'a rapidement fait grimper dans les sondages et détrôner, comme candidat du Parti socialiste, une figure plus traditionnelle, l'ancien chef d'Etat Ricardo Lagos (2000-2006).
Face à l'énergie débordante de son principal opposant, qui assure qu'il ne dort que cinq heures par nuit, Alejandro Guillier confesse allègrement qu'il aime profiter de la sieste, des bons repas et de longues conversations au calme.
Beaucoup l'accusent de manquer d'enthousiasme dans cette campagne. "Les gens se trompent, ils sont habitués aux hyperactifs", s'est-il récemment défendu lors d'une interview, rappelant qu'il est "le seul candidat qui a parcouru l'ensemble du Chili" pour défendre son programme.
Même s'il a été adoubé par la présidente sortante Michelle Bachelet, il se présente comme "indépendant" et n'a pu compter que sur des fonds privés pour rassembler à travers le pays quelque 30.000 signatures nécessaires à sa candidature.
"Je dois parvenir à un équilibre très difficile entre une façon très transparente et horizontale de gouverner et la tradition politique", expliquait-il dans une rencontre avec la presse étrangère, vantant son "style citoyen" pour devenir "le président des gens".
Le résultat promet d'être très serré, après un premier tour, le 19 novembre, où l'ex-chef d'Etat a obtenu près de 37% des voix, un score décevant alors qu'il était annoncé comme le grand favori du scrutin.
Face à lui, son adversaire socialiste a décroché 22% des suffrages et pourrait profiter du report d'une partie des voix de Beatriz Sanchez, candidate de l'extrême-gauche qui a créé la surprise avec un score de 20%.
La fortune de Sebastian Piñera, estimée à 2,7 milliards de dollars par Forbes, a toujours fait grincer des dents: "Il ne peut pas se consacrer à gagner de l'argent et en plus gouverner le pays. C'est l'un ou l'autre", critique Alejandro Guillier.
Il semble pourtant qu'il n'a jamais su choisir entre la politique et les affaires.
Patron pilotant son propre hélicoptère, ancien propriétaire d'une chaîne de télévision et d'un club de football, M. Piñera était devenu en 2010 le premier président de droite du Chili depuis le retour à la démocratie après la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
A mi-chemin entre l'homme politique et la célébrité, il se considérait alors parfois comme une sorte de PDG de "l'entreprise" Chili.
Bronzé, souriant, élégant, il avait mis du temps, une fois élu président, à renoncer comme il le devait à ses actions dans la télévision, la compagnie aérienne nationale et le club de football de Colo Colo.
Après une première défaite contre Michelle Bachelet en 2005, quatre ans plus tard l'homme d'affaires, devenu entre-temps député puis sénateur, avait mis fin à des décennies d'hégémonie du centre gauche au pouvoir en se présentant comme leader d'une droite rénovée, débarrassée de l'héritage Pinochet.
Mais ses promesses de gouverner différemment se sont vite évanouies, quand il a réalisé que diriger un pays, ce n'est pas comme gérer une entreprise.
"Il s'est rendu compte que c'était beaucoup plus complexe que ce qu'il pensait. Son étape (au palais présidentiel de) La Moneda lui a appris que les choses sont plus difficiles", selon la journaliste Bernardita del Solar, auteure d'une biographie de l'ex-président.
Cela ne l'a pas empêché de terminer son mandat en 2014 sur une popularité plus qu'acceptable, à 50%. Il n'avait pas pu se représenter dans la foulée, la loi chilienne interdisant deux mandats consécutifs.
Son adversaire, Alejandro Guillier, est un visage très connu des Chiliens, après avoir présenté le principal journal télévisé du pays. Son profil atypique en politique l'a rapidement fait grimper dans les sondages et détrôner, comme candidat du Parti socialiste, une figure plus traditionnelle, l'ancien chef d'Etat Ricardo Lagos (2000-2006).
Face à l'énergie débordante de son principal opposant, qui assure qu'il ne dort que cinq heures par nuit, Alejandro Guillier confesse allègrement qu'il aime profiter de la sieste, des bons repas et de longues conversations au calme.
Beaucoup l'accusent de manquer d'enthousiasme dans cette campagne. "Les gens se trompent, ils sont habitués aux hyperactifs", s'est-il récemment défendu lors d'une interview, rappelant qu'il est "le seul candidat qui a parcouru l'ensemble du Chili" pour défendre son programme.
Même s'il a été adoubé par la présidente sortante Michelle Bachelet, il se présente comme "indépendant" et n'a pu compter que sur des fonds privés pour rassembler à travers le pays quelque 30.000 signatures nécessaires à sa candidature.
"Je dois parvenir à un équilibre très difficile entre une façon très transparente et horizontale de gouverner et la tradition politique", expliquait-il dans une rencontre avec la presse étrangère, vantant son "style citoyen" pour devenir "le président des gens".