Les expertises permettent "d'affirmer avec certitude que le flaperon découvert à La Réunion (...) correspond à celui du vol MH370", qui assurait une liaison entre Kuala Lumpur et Pékin, a annoncé le parquet de Paris. Il avait ouvert une enquête immédiatement après l'accident car quatre des victimes sont françaises.
Pour Marie Dosé, l'avocate de Ghyslain Wattrelos qui a perdu sa femme et deux de ses enfants dans la catastrophe, "c'est une page qui se tourne".
"Toutes les expertises et toutes les investigations doivent être désormais menées sur le débris, sans aucune pression, notamment des autorités malaisiennes", a souligné l'avocate.
La provenance de ce fragment d'avion, appelé flaperon, faisait peu de doutes.
Les autorités malaisiennes avaient affirmé juste après sa découverte sur un rivage de l'île française, située à 170 km de l'île Maurice dans l'océan Indien, qu'il s'agissait d'une pièce de Boeing 777. Or, depuis la mise en service du modèle en 1995, seuls deux autres Boeing 777 ont été impliqués dans des accidents mortels, tous deux intervenus loin de l'océan Indien.
Kuala Lumpur avait assuré le 6 août que cette pièce provenait de l'appareil assurant le vol MH370. Le parquet de Paris s'était montré plus prudent, évoquant de "très fortes présomptions", en attendant que des expertises soient réalisées.
Les analyses effectuées depuis, dans un laboratoire militaire, ont permis de relever "trois numéros à l'intérieur du flaperon" qui ont conduit à une société sous-traitante de Boeing, l'entreprise Airbus Defense and Space (ADS-SAU) à Séville (sud de l'Espagne), explique le parquet de Paris dans un communiqué.
L'un des juges d'instruction et l'expert en aéronautique chargé du dossier se sont rendus jeudi au siège d'ADS-SAU.
L'étude de documents et "l'audition d'un technicien de l'entreprise" permettent "d'associer formellement l'un des trois numéros relevés à l'intérieur du flaperon au numéro de série du flaperon du MH370", conclut le parquet.
Ce morceau d'aile est à ce jour le seul débris formellement identifié de l'appareil.
Après sa découverte, la France a lancé pendant dix jours une campagne de recherches au large de l'île. Mais ces opérations se sont révélées infructueuses: aucun élément susceptible d'appartenir à un avion n'a été identifié.
La disparition du Boeing 777 avait entraîné des opérations colossales de recherches - menées par une coalition internationale incluant la Chine, la Malaisie, les Etats-Unis et coordonnées par l'Australie- et nourri toutes sortes d'hypothèses dans l'un des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation civile.
Reste désormais à rechercher des indices sur les causes de l'accident. L'avion a-t-il été détruit en vol ? S'est-il désintégré en percutant la surface de l'océan ? Un autre scénario est-il envisageable ?
Plusieurs experts estiment qu'il sera peu probable de dessiner le scénario de la catastrophe uniquement à partir de cette pièce.