Le film documentaire s'invite à "2M" 

C'est un sacré virage que vient de prendre la chaîne d’Aïn Sebaâ en optant pour une politique volontariste au niveau de la programmation. En effet, 2M a pris des initiatives pour le moins audacieuses en se tournant vers le film documentaire. Une gageure ou un risque bien étudié? Ce n'est pas de cela qu'il s'agit mais plutôt d'un choix qui ne veut plus sacrifier la connaissance sur l'autel de l'audimat et, partant, de la publicité."2M veut rompre avec la dictature de la publicité", lance sur un ton déterminé Réda Benjelloun, directeur des magazines d'information et du documentaire à 2M.
Ainsi, chaque dimanche, en prime time, la chaîne programmera un film documentaire. Le premier opus que les téléspectateurs ont pu suivre était consacré à Edmond Amran El Maleh et l'on peut dire que l'entreprise promet eu égard aux figures proposées qui ont pour noms Jilali Ghrabaoui, Fatna Bent Lhoucine ou encore Said Aouita.
Il s'agit dorénavant de permettre aux téléspectateurs de faire la connaissance de figures emblématiques qui ont marqué l'histoire du pays. En tout cas, l'émission consacrée à El Maleh était concluante.
Désormais 2M s'adressera à l'esprit et non au regard. D'ailleurs, comme l'a si bien dit Réda Benjelloun, "2M n'est pas à la chasse de l'audience...C'est l'une des rares chaînes publiques au monde à consacrer sa première partie de soirée à un documentaire". C'est une véritable mutation comme l'a souligné le directeur de la chaîne Salim Cheikh. "Très prochainement, les émissions à contenu culturel prendront le dessus", affirme-t-il. Il semble d’ailleurs que deux émissions culturelles sont déjà dans le pipe, ce qui devra combler ceux qui ont toujours critiqué" le manque d'intérêt de la chaîne pour la chose culturelle". Les téléspectateurs pourront ainsi suivre deux programmes littéraires dont un en arabe et qui incite à la lecture. L'autre propose musique, cinéma, arts plastiques et nouvelles formes d'expression culturelle. C'est une programmation qui est, de l'avis de Salim Cheikh, "accessible à la majorité des téléspectateurs puisque le but de 2M n'est pas de faire des programmes élitistes, car cela ne sert à rien d’en faire un de 52 minutes à minuit que personne ne va regarder". Deux séries documentaires ont été produites par la chaîne, la première "Le film d'une vie" réalisé par Soumaya Derhouri qui propose une série de portraits de personnalités célèbres comme Amran El Maleh et l'autre  est signée Leila Ghandi. C'est une invitation au voyage, une découverte guidée d'un certain nombre de pays dont le Sénégal, la Turquie, le Brésil et la Corée du Sud, pour ne citer que ces quelques pays.
Il y a aussi de la coproduction puisque 2M à elle seule ne peut assurer des investissements trop lourds. Quatre films sur le Maroc ont donc été coproduits  dont "Thé ou électricité" de Jérôme Lemaire, "Hercule contre Hermès" de Mohand Ulad Mohand, "Tinghir-Jérusalem, les échos du Mellah", de Kamal Hachkar et "All Wanna do", de Michèle Médina. Et comme le documentaire évoque la découverte et la détente,  les téléspectateurs seront invités à un voyage à travers le temps et un regard sur trois opus dont "Blague à part", de Vanessa Rousselot, "Visa pour un rêve" et "Lamine  la France", de Samia Chala.