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Pour lui, la galère des familles des victimes n’a pas de limites. Ils sont aujourd’hui des centaines de personnes qui vivent dans des conditions économiques et sociales désastreuses. Certains vivent même dans le dénuement total. « Beaucoup de familles ont perdu leurs seules sources de revenu, à savoir leurs pères ou leurs grands fils. Il y a même ceux qui vivent uniquement de bienfaisance des uns et des autres », nous a-t-il confié.
Mais la souffrance de ces familles n’est pas uniquement d’ordre économique, elle est aussi psychologique. Beaucoup d’entre elles peinent à faire leur deuil et revendiquent leur droit à la vérité sur les circonstances du décès de leurs proches.
Pour y arriver, il paraît qu’elles ont beaucoup de chemin à parcourir. A preuve, tout au long de cette année, elles ont dû passer énormément de temps entre la wilaya et le tribunal de la ville pour assister à des réunions interminables avec le wali et le procureur du Roi.
Des rencontres qui se succèdent et se rassemblent mais qui ne débouchent sur aucun résultat tangible, puisque l’enquête ordonnée par le procureur du Roi, pour déterminer les causes et les circonstances de l'effondrement du minaret, peine à démarrer et qu’aucune partie n’a été désignée comme responsable. Ceci d’autant plus qu’aucune famille n’a été convoquée pour être écoutée et même le PV n’a pas encore été finalisé, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de poursuites, ni de désignation de coupables.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, d’autres problèmes ont surgi, nous a expliqué l’adjoint du trésorier de l’Association : «Je pense que ce dossier ne va pas aboutir du fait que d’autres problèmes ont surgi dernièrement et risquent de compliquer davantage la tâche. Il s’agit des dossiers de certains blessés qui ont été refusés par le Parquet du fait qu’ils ont dépassé le délai légal pour être déposés et le désaccord entre les familles des victimes sur les dossiers prioritaires. Faut-il donner la primauté à celui de 41 martyrs ou constituer un dossier unique qui rassemble la totalité des parties. Le débat est encore ouvert et je ne pense pas qu’il va aboutir ».
M. Bensalm nous a affirmé, par ailleurs, que plusieurs avocats ont refusé de défendre leur dossier ou ont gentiment décliné l’invitation des familles des victimes de les défendre. « L’enthousiasme affiché au début par le barreau des avocats de Meknès s’est vite refroidi et beaucoup d’hommes en noir nous ont fait savoir qu’ils ne sont plus intéressés par notre dossier», nous a-t-il déclaré avant de poursuivre que même l’assistance judicaire leur a été refusée pour des raisons purement techniques.
« Notre cause a perdu de son attirance, même pour les médias qui ont boycotté le sit-in qu’on a organisé le 19 février. Aujourd’hui, notre drame ne fait plus recette et les responsables pensent que le don Royal distribué après la catastrophe a suffi à tout régler», nous a-t-il révélé.
A ce propos, notre interlocuteur a indiqué que l’absence d’une procédure claire et précise d’octroi de ce don et la difficulté de définir sa nature (s’agit-il d’une simple donation ou est-ce qu’il est soumis aux règles concernant l’héritage), ont suscité des conflits au sein de plusieurs familles pour désigner ceux qui ont le droit d’en bénéficier.
Et du côté du ministère des Habous, c’est le silence total. « Les responsables font semblant que rien ne s’était passé. Ils nient toute responsabilité et se comportent avec indifférence », a précisé M. Bensalm.
Rappelons que le minaret de la mosquée de Bab Berdieyinne s’est effondré, le 19 février, au moment de la prière du vendredi sur près de trois cents personnes. Le bilan final de cette tragédie s’est établi à 41 morts et 75 blessés.
Selon les autorités locales de la cité ismaïlienne, le minaret se serait effondré à cause des fortes pluies qui se sont abattues sur toute la région. Des propos mis en cause par de nombreux témoignages qui ont rappelé qu’il y avait des fissures sur les murs et que le minaret avait perdu de son aplomb et s’est même dangereusement penché. Ces mêmes personnes ont déclaré que ces défaillances ont été signalées auparavant aux autorités.