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Le doyen El-Hadary emmène l'Egypte en finale

Vendredi 3 Février 2017

L'Egypte, déjà sept fois vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations, s'est qualifiée pour la finale de l'édition 2017 devant le Burkina Faso (1-1 a.p., 4-3 aux t.a.b.), mercredi à Libreville, grâce à la grande performance de son gardien Essam El-Hadary, le doyen de la compétition.
Un gardien burkinabé de 20 ans qui rate son penalty face à son aîné de 44 ans: c'est le scenario inattendu qui a permis mercredi à l'Egypte de sortir du piège burkinabé.
Absente depuis trois éditions, l'Egypte retrouve la finale après ses trois victoires de rang (2006, 2008, 2010) dimanche à Libreville, contre le Ghana ou le Cameroun qui devaient s’affronter hier à Franceville.
Quel péché d'orgueil a conduit Kouakou Koffi, 20 ans à peine, à vouloir défier le Sphinx El-Hadary, alors qu'il avait arrêté le premier tir au but des Egyptiens? La question restera l'énigme de ce match intense.
Peut-on soutenir l'épreuve des tirs au but à 44 ans? A cette autre question, El-Hadary a répondu: bien sûr. Il jouera sa quatrième finale dimanche.
Longtemps, le match a suivi le cours d'une histoire écrite à l'avance. "Ils défendent bien et beaucoup. Ils vont sans doute nous laisser la maîtrise du jeu", avait prédit le sélectionneur portugais du Burkina Paulo Duarte.
Ce fut le cas: à la moindre offensive des Etalons, les Egyptiens se repliaient à onze dans leurs 45 mètres, avec un double rideau de quatre défenseurs à l'approche des buts d'El-Hadary.
Anticipant ce remake du catenaccio italien des années 1970-80, le très créatif Paulo Duarte a chargé Aristide Bancé et Préjuce Nakoulma d'animer un jeu séduisant à une touche de balle ponctué d'accélérations et de coups de force techniques, comme la tentative de retourné de Bancé juste au-dessus de la transversale (25).
Quand ils se souvenaient que le football peut aussi se jouer en attaque, les Egyptiens assuraient des contres furtifs, comme ce tir brossé du gauche de Mahmoud Hassan de peu à côté (17).
"Ils vont gagner sans jouer", se désolait à la mi-temps un journaliste africain favorable au Burkina, comme à peu près 99% des 19.422 spectateurs de Libreville. Dans ce match à l'Italienne, c'est le buteur égyptien de l'AS Rome Mohamed Salah qui a trouvé la faille d'un tir puissant dans la lucarne du Burkina Faso (66).
Les chroniqueurs commençaient à parler d'une leçon de réalisme froid et sans génie imposée à des Burkinabés trop romantiques pour les rigueurs du football contemporain.
C'était sans compter sur une superbe action collective, talonnade de Steeve Yago, remise à l'instinct de Charles Kaboré pour Bancé, qui d'une reprise rageuse a mis fin à la légende d'El Hadary le sphynx invincible (73). Provisoirement.

Scène de liesse au Caire

Klaxons, sifflets, drapeaux et cotillons: des milliers d'Egyptiens ont laissé éclater leur joie mercredi soir dans les rues du Caire, après la qualification de leur équipe nationale pour la finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN).
"On aura la huitième victoire", s'enthousiasme déjà Chehab Alaa, 25 ans, après avoir regardé le match dans un café du centre du Caire.
Autour de lui, dans le quartier de classe moyenne d'Agouza, des centaines de téléspectateurs laissent exploser leur joie après la qualification de l'Egypte. Alors que les klaxons retentissent dans les rues alentours, certains ont sorti leur drapeau égyptien, scandant "Egypte, Egypte, Egypte", tandis que d'autres prennent un selfie pour garder un souvenir de la soirée.
"Je suis très heureux", lance Islam Nasser, 29 ans.
"Je sentais que le match allait nous échapper, mais grâce à Dieu on a gagné, poursuit le jeune journaliste. En Egypte, on avait besoin de quelque chose pour nous rendre heureux, au vu de la situation économique, maintenant il y a une vraie énergie positive chez les gens".
Sur plusieurs grandes artères du centre de la capitale, les automobilistes klaxonnaient tout en brandissant par la fenêtre leur drapeau national.

 

Ils ont dit

Hector Cuper
(Sélectionneur de l'Egypte)


"Dès le debut de ce match on savait que cela n'allait pas être facile parce que le Burkina Faso est une équipe très rapide. Ils ont été meilleurs que nous, et ont eu plusieurs occasions qu'ils n'ont pas sur concrétiser. On a éprouvé beaucoup de fatigue. Notre souhait était d'arriver aux tirs au but parce tout peut se passer. Nous sommes très contents d'être en finale. Pour l'instant, on va faire en sorte de récupérer et chercher à savoir qui sera notre adversaire pour adopter notre stratégie en fonction de son identité. J'ai bon espoir que cette 13e finale va nous porter chance, même si à vrai dire je ne suis pas très chanceux en finale. C'est déjà une finale très spéciale pour moi. Notre objectif sera gagner. J'espère qu'on aura l'occasion de célébrer (la victoire) avec l'ensemble du pays."

Steeve Yago
(Défenseur du Burkina Faso)


"On est parti jusqu'aux penalties, donc, je pense qu'on a tout donné. Malgré la défaite, je pense qu'on a fait un très grand match quand même. On peut vraiment être content de notre performance. C'est un plus pour l'avenir. On va rester confiant. Il reste encore un match (pour la 3e place), on va faire encore le maximum pour bien terminer cette compétition. (Sur le gardien Koffi, désigné 4e tireur et héros malheureux) On a confiance en tout le monde. C'est la confiance qui règne dans ce groupe. On ne va pas +tirer+ sur quelqu'un pour dire que c'est à cause de lui. On est ensemble, on est un groupe. Si on a décidé de le faire tirer, c'est qu'on avait confiance en lui. C'est un coup de poker les penalties, on sort perdant."

Aristide Bancé
(Attaquant du Burkina Faso)


"On est un peu déçu parce qu'on pouvait faire mieux. On pouvait aller jusqu'en finale et essayer de remporter (le trophée). On était obligé de courir après un but, donc, on a déployé beaucoup d'efforts pour revenir à 1-1. C'est dommage qu'on perd aux tirs au but. Il nous a manqué beaucoup de chance. (Sur le gardien Koffi, 4e tireur et héros malheureux) C'est le coach qui décide. S'il a fait ce choix, on est obligé d'accepter.


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